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La lutte contre la cyber-pédopornographie s’organise en Europe

La Commission européenne met en place une « coalition financière européenne contre l’exploitation sexuelle des enfants sur le Web » qui réunit la police, des organismes bancaires, des associations et les géants de la high-tech.

C’est un lieu commun de dire que sur le Web on peut trouver le meilleur ou le pire. En effet, si un internaute peut avoir accès à des milliers de contenus pour s’informer, se divertir ou se cultiver, il peut aussi trouver des choses plus que nauséabondes parmi lesquelles la pédopornographie tient une bonne place. En effet, de nombreux sites proposent des images de maltraitance qui mettent en scène de très jeunes enfants que certains n’hésitent pas à faire payer.

Pour lutter contre ce fléau, la Commission européenne a décidé de créer la Nouvelle coalition financière européenne contre l’exploitation sexuelle des enfants en ligne (NCF). Ce projet réunit les forces de l’ordre (Europol), des associations (Missing Children Europe, InHope, le Centre international pour les enfants disparus et exploités), des entreprises privées (Google et Microsoft) et des organisations bancaires (Visa, Master Card, Paypal).

Repérer les flux financiers

Cette coalition est présidée par Europol et coordonnée par l’association Missing Children Europe (MCE). Elle se donne pour objectifs de soutenir les enquêtes policières à une échelle internationale, d’évaluer et étudier l’exploitation sexuelle commerciale des enfants sur Internet, d’aider à protéger les intérêts légitimes des entreprises privées des mauvaises utilisations possibles de leurs services, de renforcer le pouvoir de la loi et des entreprises privées ainsi que d’informer les décideurs et sensibiliser le public sur les activités de la NCF.

Pour Rob Wainwright, directeur d’Europol et président de la NFC, « l’exploitation commerciale de la maltraitance des enfants prend des formes nouvelles de plus en plus difficiles à suivre ». Il estime nécessaire de se « familiariser avec les moyens de paiement et les capacités en matière de technologies d’information et de communication (TIC) des criminels ».

« Notre travail va consister à repérer les flux financiers provenant de ce commerce, nous a expliqué Delphine Moralis, secrétaire générale adjointe de MCE Europe. Dès que les autorités repèrent une transaction suspecte, ils transmettent l’information aux organismes financiers qui devront repérer le circuit financier. »

Selon cette spécialiste, 20 % des sites pédopornographiques sont des plates-formes payantes. Elles sont désormais dans la ligne de mire des autorités.

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Pascal Samama