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La location d’applications en ligne fait sa vraie entrée en entreprise

Peu à peu, petites et grandes sociétés sont tentées par la fourniture d’applications hébergées. Cette solution avait pourtant connu des débuts difficiles.

La fourniture d’applications hébergées (FAH) a peut-être franchi un cap. Jusqu’alors, les acteurs du marché peinaient à communiquer sur leurs références… faute de clients. Mais si ce n’est pas encore la vague de fond annoncée, la FAH séduit un nombre croissant d’entreprises.PME de cent personnes, Herby répond au profil type de l’entreprise utilisatrice. Ce fabricant de séchoirs et d’étendoirs loue depuis un an la suite MS Office. Il compte prochainement étendre cette expérience au logiciel d’automatisation des forces de vente ISO (Coheris), puis au PGI Navision. Avec un AS/400 vieillissant et en l’absence d’informaticiens internes, Herby préfère externaliser son système que le refondre. “Si les coûts sont plus importants au démarrage, ils diminuent dans leur globalité, avance Stéphane Guillemot, son directeur administratif et financier. En assurant les mises à jour ou la protection antivirus, la FAH supprime un grand nombre de coûts induits. Je conserve l’objectif de ne consacrer que 0,7 % de notre chiffre d’affaires au poste informatique.”

Le contrat doit être négocié avec soin

Pas de compétences internes, un même souci de recentrer sur son métier… Les motivations d’Homme & Mobilité, conseil en ressources humaines, sont identiques, la dimension multisite en plus. Répartis sur huit agences, vingt-cinq consultants utilisent le logiciel de suivi commercial Vente Partner, loué auprès d’Aspaway. “Auparavant, chacun développait son fichier avec son propre outil, note Jean-Philippe Fauche, directeur du développement. Aujourd’hui, l’information est centralisée et enrichie par tous. La FAH nous permet d’avoir une réflexion nationale de grand compte.”Si les premiers retours d’expérience sont positifs, trois problèmes sont régulièrement soulevés. Sur le plan technique, les utilisateurs ont observé des lenteurs d’affichage ?” surtout au démarrage. Une connexion à haut débit reste donc un prérequis impératif… Encore faut-il pouvoir en bénéficier. A quarante kilomètres de Chartres, Herby ne se situe pas dans une zone éligible à l’ADSL. “Nous devons nous contenter de Numeris, presque deux fois plus cher et sans débit garanti”, regrette Stéphane Guillemot qui réfléchit à la possibilité d’opter pour une liaison louée ou un réseau privé virtuel.La sécurisation des données est un autre élément sensible. Responsable informatique pour la Fédération francaise du sport adapté, Christian Robert a apprécié que la plate-forme de Soft2you, son prestataire, soit labellisée IBM : “Le cahier des charges répond aux mêmes critères que si l’hébergement était assuré par IBM lui-même.”Enfin, tous insistent sur la négociation du contrat. Des clauses particulières doivent être établies afin de garantir la qualité de service. Herby a ainsi limité les arrêts de service aux cas de force majeure externes ?” tempête, par exemple. Un autre point litigieux réside dans la restitution des données, en cas de rupture du contrat ou de défaillance du prestataire. Externalisées, elles n’en restent pas moins l’unique propriété de l’entreprise.

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Xavier Biseul