Perdu dans une ville inconnue, il vous faut trouver un restaurant dans lequel vous avez un rendez-vous important. Rien de plus simple. Un appel depuis votre portable à un service géodépendant et votre opérateur affiche sur l’écran de votre mobile un plan détaillé de la ville et la localisation du restaurant. Selon une étude réalisée par le cabinet ICM MA Marketing pour l’équipementier Siemens, la localisation figure à la première place des attentes des utilisateurs français en services de données (66 %) et à la seconde place pour les professionnels, derrière les services d’accès Internet-intranet.
Les premières démonstrations sont faites sur les salons
L’enjeu commercial, qui se chiffre, selon le cabinet Strategis Group, en milliards de dollars, incite les opérateurs à travailler avec des fournisseurs de passerelles WAP et de technologies de localisation, pour inclure dans leurs portails mobiles ce type de service. On compte déjà plusieurs initiatives aussi bien de la part de start-up que d’équipementiers. Siemens s’est associé à l’américain SignalSoft. Webraska, spécialisé dans la cartographie, intègre son interface de programmation, qui permet à l’utilisateur d’accéder à ses serveurs de données de cartographie, au kit de développement d’applications WAP de Phone. com. En France, les opérateurs avancent à petits pas. Juhana Castren, directeur du marketing de Nokia Networks, déclare “être en discussion avec un opérateur français pour la fourniture de services de localisation “. France Télécom Mobiles, au cours du salon la Semaine des Télécoms, a dévoilé un prototype de service de localisation : l’utilisateur accède à l’offre ” proximité ” depuis le portail WAP. À partir de ce lien, il obtient un sous-menu : hôtels, restaurants, cinémas, stations-service, etc. En cliquant sur ” hôtels “, il obtient une liste d’établissements dans son voisinage. En sélectionnant un hôtel, la session WAP s’interrompt et l’application compose automatiquement son numéro de téléphone. Sur certains portables à l’écran plus large, comme le Nokia Communicator 9110i, l’utilisateur peut visualiser le plan de l’endroit où il se trouve (sans conna”tre sa localisation). Selon Yann Loridon, directeur du marketing des services de France Télécom Mobiles, “le système développé en collaboration avec Ericsson localise le mobile avec une précision de l’ordre de 200 à 300 m au niveau d’une agglomération, et de 4 km en rase campagne. Les services de localisation seront accessibles par le WAP, les SMS et la voix début 2001 “.
Les applications de localisation qui apparaissent fournissent des informations pratiques sur la proximité d’hôtels, de restaurants, etc. Ainsi, la société de services Cross Systems a développé, pour la division Entreprises d’Havas Voyages American Express, une application qui utilise les dossiers de réservation des hommes d’affaires. Bruno Ledoux, consultant chez Cross Systems, explique son architecture : “Il s’agit d’une application WAP développée en Java et hébergée sur un serveur WebSphere d’IBM. Une base de données Oracle contient la liste des restaurants et des hôtels fournie par l’opérateur avec leur position géographique. L’utilisateur n’a pas besoin de saisir sa position, car c’est le système qui la détecte. Il lui faut juste cliquer sur un bouton de localisation automatique qui envoie la requête WML pour le service désiré vers la passerelle WAP. Celle-ci la route vers un serveur Apache qui exécute un servlet [petit programme en Java, Ndlr] pour récupérer les données dans la base.”Il est étonnant qu’il ait fallu attendre aussi longtemps pour bénéficier des données de localisation déjà exploitées pour router les appels. Les opérateurs misent sur les services correspondants pour doper l’usage des mobiles WAP, encore en phase de maturation. Face à l’enjeu de conquête et de fidélisation des abonnés, les opérateurs préfèrent attendre la dernière minute pour dévoiler leurs offres au risque de négliger l’éducation des consommateurs.
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