La bataille décisive de l’e-commerce se jouera-t-elle sur le front des frais de livraison, qui représentent en moyenne 10 % du prix total des articles achetés sur le net ? Amazon.com et son challenger américain Barnesandnoble.com ne sont pas loin de le penser, en dépit des réserves émises par Jupiter MMXI dans une récente étude sur le sujet.La firme de Jeff Bezos a en effet décidé, fin juin, d’offrir les frais d’expédition à ses clients pour toute commande d’au moins deux livres, CD ou vidéos. Cette promotion exceptionnelle a duré plus de deux semaines.La réplique ne s’est pas fait attendre : Barnesandnoble.com offre la livraison pour deux articles depuis le 2 juillet dernier, et le libraire en ligne a baissé de 1 dollar les frais d’envoi pour un seul article. L’opération pourrait durer jusqu’à la rentrée.Filiale commune à la chaîne de librairies Barnes & Noble et au groupe allemand Bertelsmann, Barnesand noble.com affirme que ces promotions “ n’auront pas d’impact sur les prix de vente ” de son catalogue en ligne. La précision ne doit rien au hasard…Amazon.com a été accusé par les associations de consommateurs d’avoir sournoisement augmenté la plupart de ses tarifs sous couvert d’offrir la livraison : les prix de certains ouvrages figurant dans les meilleures ventes ont augmenté de 10 à 30 %. Amazon reprendrait donc d’une main ce qu’il donne de l’autre.Il faut dire qu’en dépit de ses trente millions de clients, le numéro 1 mondial de l’e-commerce ne peut plus se permettre le moindre dérapage financier. Jeff Bezos l’a promis à Wall Street : sa firme , dans le rouge de 234 millions de dollars (276,7 millions d’euros) au premier trimestre (après une perte nette de 1,4 milliard de dollars l’an dernier) , affichera un résultat d’exploitation positif à la fin de l’année…
Décisif pour le client
De son côté, Barnesandnoble.com, qui revendique 8 millions de clients, perd beaucoup moins d’argent : 11,5 millions de dollars ” seulement ” au premier trimestre, après un déficit de 158 millions l’an dernier.Récemment nommée à la tête de la société, Marie Toulantis compte bien profiter de l’obsession gestionnaire actuelle de son concurrent pour réduire l’écart : “ Les frais de port sont un élément décisif dans la décision d’achat du client “, assure-t-elle. Certes, mais il y a des précédents : le site animalier Pets.com, qui avait misé son avenir sur la livraison gratuite, a finalement mis la clé sous la porte l’an dernier.Mais pour le PDG de Fnac.com, Jean-Christophe Hermann, Amazon et Barnes & Noble ne se sont pas vraiment lancés dans une guerre commerciale : “ Je pense plutôt qu’ils essaient de convaincre leurs clients de grouper leurs commandes pour établir une relation gagnant-gagnant. Plus le panier moyen augmente, plus on équilibre les frais de distribution, c’est une vieille loi de la VPC “, observe-t-il d’un ?”il expert.Le premier cyberlibraire français offre déjà depuis longtemps les frais de port, mais uniquement à partir de 46 euros d’achat. Ce qui n’est pas le cas, pour le moment, de la start-up Amazon.fr…
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