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La liberté du Net a reculé dans le monde entre 2012 et 2013

Chaque année, une ONG américaine se penche sur la liberté du Net. Entre 2012 et 2013, elle a reculé dans 34 pays. 14 pays interdisent même un accès libre à la Toile.

Chaque année, Freedom House, association américaine, mesure l’étendue de la démocratie dans le monde. Son quatrième rapport annuel sur les libertés en matière d’internet est paru le 3 octobre 2013. Parmi les soixante pays étudiés, la palme d’or des pays offrant le plus de liberté revient à l’Islande et l’Iran finit dernier. La France pour sa part arrive sixième.

D’après l’ONG, la France est prompte à supprimer des contenus en ligne. Ainsi, les autorités ont demandé à Facebook de supprimer 1 547 contenus au premier semestre 2013 et les requêtes envoyées à Google ont doublé durant l’année écoulée. La justice française a également demandé à Twitter de fournir les identités d’internautes après des tweets antisémites. Freedom of House pointe aussi du doigt la mise en place de « lois qui restreignent les libertés sur l’Internet français » comme la Hadopi ou Loppsi 2.

Dans le monde, 16 pays ont vu leur score s’améliorer entre 2012 et 2013. Dans certains pays, les changements politiques ont entraîné une ouverture, plus ou moins grande, des réseaux à la population. Même si l’ONG considère qu’Internet n’est toujours pas libre en Birmanie, le pays a amélioré son score de 13 points. La Tunisie a pour sa part gagné 5 points et le Belarus 2 points. Le Maroc, par exemple, a libéré l’accès à des sites sur les révolutions arabes précédemment censurés.

A l’inverse, 34 pays ont vu la liberté du Net diminuer. L’Inde où Internet est partiellement libre a perdu 8 points, les Etats-Unis 5 points, l’Allemagne et le Vietnam 2 points. Les révélations de l’affaire Prism sont pour beaucoup dans la « dégringolade » américaine. Mais cet Etat n’est pas le seul à surveiller les internautes. Dans 35 des 60 pays étudiés, les gouvernements ont développé de nouvelles technologies de surveillance du Web indique l’ONG. Et les attaques informatiques menées par des gouvernements ont augmenté.

Des atteintes à la liberté des internautes dans 44% des pays

Enfin, Freedom House profite de son rapport pour rappeler que la liberté d’Internet passe forcément par celle des internautes. L’ONG indique que dans 26 des 60 pays étudiés au moins un internaute a été attaqué, emprisonné ou tué entre 2012 et 2013. Cela a notamment été le cas aux Emirats arabes unis ou au Vietnam. Freedom of House rappelle également que la Chine, déjà très mal classée (58e), a encore accentué le contrôle sur les informations que ses citoyens pourraient mettre en ligne : diffuser une « fausse information » encourent jusqu’à trois ans de prison.

Trois grandes catégories d’éléments sont étudiées pour établir ce classement : les obstacles à l’accès au Net (obstacles structurels, économiques, politique…), la limitation des contenus (filtrage, censure…) et la violation des droits des internautes.

Sources : rapport Freedom of the Net 2013 (PDF) et rapport Freedom of the Net en France (PDF)

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Cécile Bolesse