En trente ans, depuis l’arrivée de la couleur, les téléviseurs à tube n’auront connu qu’une légère augmentation de la diagonale maximale de l’écran, l’apparition de ‘ coins
carrés ‘, celle du format 16/9, puis l’arrivée de l’écran dit à face plane. Rien de spectaculaire.Rien d’étonnant non plus au fait que ce marché ne croisse que de l’ordre de 4 % par an contre plus de 10 % pour les PC : cette innovation insuffisante conduit aujourd’hui, d’une part, à un
renouvellement des récepteurs chez les particuliers tous les dix ans et, d’autre part, à un abaissement incessant du prix moyen des téléviseurs (de l’ordre de 220 euros aujourd’hui selon le cabinet Décision).Avec les écrans plats, chacun le ressent, il va incontestablement y avoir un réveil. Imaginons un scénario de remontée en puissance du marché du téléviseur. Première étape : ‘ tout vers l’écran
plat ‘. Ce thème correspond à un vieux rêve. Les prix sont encore élevés, ce qui ralentit les ardeurs, mais, si l’on voit tant d’écrans plats dans les magasins, c’est bien que certains se vendent.Le marché est pour l’instant embryonnaire, les rêves se faisant sur des écrans au-delà du mètre de diagonale, et les achats sur les diagonales inférieures au mètre… avec parfois une définition de 480 lignes, donc
inférieure à celle des téléviseurs CRT.Les téléviseurs à écran plat LCD ne sont d’un prix acceptable que pour les petites diagonales, en fait celles de moniteurs de PC. Ils ne rentrent pas, eux, dans un marché de renouvellement mais dans un marché non exploré, celui
des téléviseurs à caser dans un coin de cuisine, de salle de bains, de buanderie ou d’atelier. La croissance de ce marché est limitée à court terme non pas tellement par les prix des terminaux, mais tout bêtement par l’absence de prise
d’antenne dans les pièces correspondantes.Une deuxième génération de téléviseurs devrait représenter un marché significatif d’ici deux à trois ans : les grands téléviseurs à écran plat d’un prix acceptable auront alors une diagonale de 1,1 m et le nombre
de lignes visualisables sera de 720 ou 768 : autant une définition de 576 lignes suffit pour un écran de 82 cm de diagonale regardé à 2,5 m, autant une diagonale de 1,1 m demande plus de lignes pour ne pas avoir
l’impression de regarder en permanence une image vaguement floue.Ce plus pourra être fourni soit par les premiers programmes TVHD, soit par les lecteurs DVD TVHD ou encore les caméscopes TVHD grand public.Parallèlement, il est possible d’espérer que les petits téléviseurs secondaires LCD précités seront vendus avec un décodeur susceptible de recevoir directement, grâce à deux ou quatre antennes intégrées, les émissions de
télévision numérique de terre. Nous devrions alors assister à un net décollage de ce marché, avec des modèles vendus moins de 500 euros.
La TVHD : seulement un relais de ‘ killer app’ ‘
La troisième génération de téléviseurs à écran plat pourrait arriver d’ici à six ans : images splendides en vraie TVHD visualisée dans les magasins et baisses de prix aidant, de vraies envies devraient naître pour des
écrans d’une diagonale de 1,1 m à 1,4 m exigeant de 720 à 1080 lignes de chacune 1000 à 1400 pixels.Les petits téléviseurs secondaires, eux aussi, pourraient passer au format 16/9 et à une définition améliorée grâce aux baisses de prix proposées. La quatrième génération pourrait arriver au bout de huit à neuf ans : des
écrans, de plus de 1,4 m de diagonale, visualiseraient alors une pleine TVHD, comme les écrans auparavant les plus chers proposés en magasin. Les petits écrans secondaires LCD pourraient eux aussi visualiser à cette époque la TVHD à bas coût.L’extraordinaire dans cette évolution, et la raison pour laquelle nous estimons qu’il s’agit bien d’une ‘ killer application ‘, tient en trois facteurs : il y a de fortes
chances pour que les utilisateurs aient désormais envie de changer de modèle non plus au bout de dix ans mais de cinq, soit un marché annuel doublé en volume ; le prix moyen des téléviseurs a par ailleurs toutes les chances de remonter et
de s’approcher des 700 euros pendant très longtemps, peut-être dix ans ; le marché des téléviseurs plats secondaires sans antenne à connecter reste totalement à conquérir et pourrait un jour représenter, en nombre de pièces, de
une à deux fois le marché des téléviseurs principaux.Sachant que l’Inde et la Chine restent pour l’essentiel à équiper, c’est bien une petite révolution qui nous attend, comparable économiquement à celle du PC entre 1990 et l’an 2000.*Rédacteur en chef d’ Electronique International HebdoProchaine chronique mardi 23 mars
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