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La Justice relaxe l’auteur du blog MonPuteaux.com

Poursuivi par la mairie de Puteaux pour diffamation, le blogueur Christophe Grébert a été relaxé. La Ville va faire appel.

Christophe Grébert, journaliste et blogueur à ses heures, vient d’être fixé sur son sort. La dix-septième chambre du tribunal correctionnel de Paris a finalement prononcé sa relaxe dans l’affaire l’opposant à la municipalité de Puteaux
(Haut-de-Seine).La mairie avait entamé une procédure judiciaire à son encontre pour diffamation. Le Putéolois avait reproduit sur son blog MonPuteaux.com un extrait du journal Le Parisien, qui donnait la parole à une ancienne
employée municipale. Elle s’y plaignait d’avoir reçu des menaces après avoir essayé de dénoncer à ses supérieurs l’attribution d’un marché public qui lui semblait douteuse. Ses alertes répétées lui auraient valu son licenciement.La réaction de la ville de Puteaux ne s’est pas fait attendre. Elle a poursuivi le quotidien à l’origine de l’article ainsi que le blogueur, lui reprochant d’avoir cité un extrait de l’article et d’y avoir apporté créance.
‘ Ayant moi même reçu ce genre d’appels téléphoniques (insultes et menaces que j’ai enregistrées et diffusées sur mon site !), vous pouvez imaginer mon choc en lisant ces lignes dans Le Parisien. Ce
témoignage est à recevoir avec sérieux ‘,
écrivait alors dans une note Christophe Grébert.Aujourd’hui, le tribunal a reconnu la bonne foi et la prudence suffisante dont le Putéolois avait fait preuve dans ses propos. ‘ Il a ajouté qu’un blogueur n’est pas tenu de réaliser une contre-enquête quand il
cite un article de presse. C’est plutôt une bonne nouvelle. Les auteurs de blogs s’expriment à titre privé et bénévole. Ils n’ont pas les moyens d’un groupe média pour vérifier le bien-fondé de l’information ‘,
commente
Christophe Grébert à 01net.

Le FDI appelle à la prudence

Dans son jugement, le tribunal estime que l’auteur de MonPuteaux.com ‘ pouvait donc, dans une rubrique consacrée à une revue de presse, citer des extraits d’un article relatif à un litige mettant en cause la
mairie de Puteaux
(…) dès lors que, comme dans le cas présent, il précisait exactement sa source et ne lui faisait subir aucune dénaturation. ‘Au Forum des droits sur l’Internet (FDI), on appelle à la prudence. ‘ Il est prématuré de conclure à un assouplissement des obligations des blogueurs. Le blog n’a pas de régime dérogatoire : la loi de 1881
sur la presse s’est appliquée. La justice a jugé de la bonne foi de Christophe Grébert. Elle a estimé qu’il agissait dans un but légitime d’information publique et qu’il n’avait pas l’intention de nuire ‘,
commente Stéphane
Grégoire, juriste au FDI.La maire de Puteaux, Joëlle Ceccaldi-Raynaud (UMP), n’était pas disponible pour répondre à nos questions à l’heure où nous publions cet article. Elle a toutefois fait savoir à l’AFP par l’intermédiaire de son avocat, maître Jean-Marc
Fadida, de son intention de faire appel.‘ Je suis soulagé par le verdict. Et atterré par la décision [de faire appel, NDLR] du maire. La ville de Puteaux a engagé dans cette affaire des frais de justice payés par les Putéolois. Je
demande à Joëlle Ceccaldi-Raynaud de s’expliquer publiquement sur les sommes engagées auprès de ses électeurs ‘,
conclut Christophe Grébert, avant d’aller publier une énième note sur l’affaire. Le différend entre les deux
parties n’a pas fini d’alimenter le Web.

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Hélène Puel