Etre une start up et avoir à son catalogue un produit après neuf mois d’existence, c’est le pari tenu par 6Wind. La jeune pousse française, créée en septembre 2000, se lance sur le marché européen d’abord, avant d’attaquer probablement l’Asie. Et il ne s’agit pas pas de n’importe quel produit. C’est un routeur d’accès ou de bordure(*) IPv6 de base (compatible IPv4), destiné aux entreprises et offrant des fonctions de sécurité (IPsec), de réseau privé virtuel, de qualité de service (mécanismes DiffServ et gestion de la bande passante jusqu’au niveau 4), ainsi que de gestion de la mobilité (IP Mobile).
L’aboutissement d’une longue histoire
En fait, ce premier routeur de la série 6200, en phase de test dans plusieurs sociétés, a une longue histoire derrière lui. Au début des années 1990, Patrick Cocquet et Eric Carmès, les deux fondateurs de 6Wind – aujourd’hui, respectivement directeur général et directeur des opérations -, travaillent chez Dassault Electronique sur des systèmes militaires embarqués et temps réel. Au milieu des années 1990, chez Dassault, on commence à regarder du côté des technologies de l’industrie publique, et notamment de TCP/IP. Les réflexions évoluent doucement vers la création d’un routeur en IP version 6, puisque, à cette époque, on commençait à normaliser cette version. Vers 1998, un prototype est même présenté à France Télécom. Les réorganisations chez Dassault, puis chez Thomson, et le rapprochement avec Alcatel font que la poursuite du développement de ce produit et son industrialisation supposent la création d’une entité propre. 6Wind (pour signifier ” Dans le vent d’IPv6 “) est né. Les deux fondateurs et Thales (Thomson et Alcatel) en détiennent chacun 20 %, le personnel 15 %, et les 45 % restants sont aux mains d’investisseurs (dont Tech Fund).Aujourd’hui, la société compte une vingtaine de salariés et vise la trentaine pour la fin de l’année (des commerciaux et des ingénieurs support). Bien sûr, 6Wind regarde du côté des Etats-Unis, où la société compte ouvrir un bureau pour la fin de l’année, mais surtout vers l’Asie. “Les Etats-Unis détiennent aujourd’hui 75 % des adresses IP, et les pays asiatiques frappent à la porte de l’internet, explique Patrick Cocquet. Pour eux, seul IPv6 leur ouvrira la porte de ce monde. Le Japon et la Corée en ont fait une priorité. C’est eux et la poussée des mobiles qui imposeront IPv6 “, conclut-il.(*) On distingue les équipements de c?”ur de réseaux, ceux de périphérie et ceux de bordure.
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