A tous les stades de leur existence, les produits électroniques ont un impact sur l’environnement. On estime que l’énergie nécessaire pour fabriquer l’un d’eux est dix fois plus importante que l’énergie qu’il consommera durant toute sa durée de vie. Selon le cabinet Gartner, l’industrie des télécommunications et de l’information est ainsi à l’origine de 2 % des émissions de gaz à effet de serre. L’impact des ordinateurs, serveurs informatiques, téléphones mobiles et imprimantes est équivalent à celui de l’aviation ! Sans compter qu’en fin de vie, une large majorité des produits électroniques n’est pas recyclée, alors qu’ils contiennent des substances toxiques. Les constructeurs ne peuvent plus ignorer leurs responsabilités. C’est pourquoi ils tentent de limiter les effets de leurs produits sur l’environnement. En informatique, les efforts commencent au niveau des processeurs.
Une nouvelle couche d’isolation
« Avec la miniaturisation des transistors, on constate que les électrons ont tendance à fuir et à produire plus de chaleur, explique Kevin O’Donovan, directeur marketing d’Intel Europe. Nous avons ajouté une couche d’isolation dans chaque transistor pour arriver à une génération de produits plus performants, tout en utilisant moins d’énergie. » A la maison, on éteint bien la lumière dans les pièces inoccupées. « Dans les nouvelles architectures, on éteint les puces qui ne travaillent pas. »
Le constructeur Dell applique le même principe à l’échelle de l’ordinateur. « Il n’y a pas de solution magique, nous faisons la chasse à chaque milliwatt, et tout cela s’ajoute », explique Steve Belt, vice-président. De son côté, pour nous inciter à éteindre nos ordinateurs, le fabricant HP veut rendre leur allumage quasi-instantané. « Nous travaillons sur une solution reposant sur la nanotechnologie. Elle conserverait le PC dans son état exact au moment de l’extinction », révèle Pierre Sicsic, responsable environnement de HP France. Le fabricant s’est fixé comme objectif de réduire en 2010 la consommation de ses PC de 25 % par rapport à 2005. Dans le même temps, celle de ses imprimantes diminuera de 40 %, grâce à des améliorations techniques. Par exemple, sur les imprimantes à laser, les fours chauffés par une lampe halogène, allumée en permanence pour faire fondre le toner sur la page, sont remplacés par des fours plus petits, chauffés par un élément conducteur en céramique, plus efficace. « Au repos, l’imprimante ne consomme presque plus. »
Le classement vert des fabricants
Beaucoup de constructeurs informatiques ont abandonné ou réduit les matériaux dangereux et les substances toxiques comme le plomb, le mercure ou le brome, souvent sous la pression du législateur ou d’associations environnementales. Depuis 2006, Greenpeace publie ainsi des rapports trimestriels sur l’impact écologique des produits électroniques, ainsi qu’un classement vert des fabricants. Un hasard ? En octobre dernier, Apple, longtemps épinglé par Greenpeace, annonçait une nouvelle gamme plus écologique de ses ordinateurs portables MacBook.
Des factures électriques corsées
Mais tout n’est pas encore rose au pays de l’informatique verte. « C’est encore le Far West, prévient Paul Marcoux, vice-président du fabricant Cisco. On fait beaucoup de bruit, mais il faudrait des standards pour savoir de quoi on parle. Sinon, les gens seront vite désenchantés. » La société fait partie du consortium Green Grid qui regroupe les principaux acteurs de l’informatique professionnelle. Dans ce domaine, les centres de données sont pointés du doigt. Ce sont d’immenses fermes de serveurs informatiques qu’il faut refroidir à tout prix. Du coup, ils affichent des consommations électriques faramineuses. Les efforts concentrés sur les économies d’énergie ne sont pas anodins : pour Google, la facture électrique de ses centres de données est le deuxième poste de dépenses, derrière les salaires !
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