La promesse d’interopérabilité des services web achoppera-t-elle sur des querelles d’éditeurs ? C’est en tout cas ce que laissent penser les annonces effectuées depuis le début de l’année par les principaux acteurs de ce marché,
regroupés en deux camps : BEA, IBM et Microsoft d’un côté ; Iona, Oracle et Sun de l’autre.En janvier 2003, Oracle et Sun publiaient une spécification, baptisée Web Services Reliability (WS-Reliability), étendant le protocole Soap pour le rendre plus fiable. Quelques semaines plus tard, BEA, IBM et Microsoft proposaient à
leur tour Web Services Reliable Messaging Protocol (WS-Reliable Messaging), à la vocation identique. Finalement, l’Oasis (Organization for the Advancement of Structured Information Standards) tranchera en retenant WS-Reliability comme base de
travail.L’histoire se répète, puisque, cet été, Iona, Oracle et Sun ont proposé trois nouvelles spécifications : Web Service Context (WS-CTX), Web Service Coordination Framework (WS-CF), et Web Service Transaction Management (WS-TXM).
Regroupées sous l’acronyme WS-CAF (Web Services Composite Applications Framework), elles résolvent les problèmes posés par l’orchestration de services web transactionnels.
Des problèmes résolus depuis un an
Or, ces problèmes sont déjà réglés par WS-Transaction et le couple BPEL4WS (Business Process Execution Language for Web Services)-WS-Coordination, soumis à l’Oasis en août 2002 par BEA, IBM et Microsoft. ‘ Leurs
spécifications manquent d’homogénéité. Ce qui pose des problèmes d’interopérabilité. Nous aurions préféré étendre leurs travaux, mais cela n’a pas été possible. WS-CAF est donc ouvert et interopérable. Nous espérons que l’Oasis arrivera à fusionner
le meilleur de nos propositions respectives ‘, explique Eric Newcomer, directeur technique d’Iona.‘ WS-CAF n’exige pas la création d’un nouveau protocole transactionnel et pourra fonctionner indifféremment avec WS-TXM ou
BTP(*) ‘, décrit le communiqué des
éditeurs. Pourquoi, alors, créer WS-TXM si WS-CAF peut s’en passer ?Pour deux raisons. L’une : WS-Transaction n’a pas encore été soumis à l’Oasis ce qui laisse une chance à Iona, Oracle et Sun d’imposer leur protocole au nez et à la barbe de BEA, IBM et Microsoft. L’autre raison :
‘ Nous sommes opposés, dans l’intérêt des utilisateurs et pour une large diffusion de cette technologie, à tout système de royalties ‘, précise Laurent de Lavarene, responsable marketing serveurs
d’applications chez Oracle.Heureusement, ‘ ces nouvelles spécifications ne remettent pas en cause la promesse d’interopérabilité des services web, car elles ne touchent pas aux fondations : Soap, WSDL, etc. Faciliter les déploiements
est le vrai seul problème que l’industrie devrait chercher à résoudre ‘ , analyse Alain le Hegarat, responsable marketing .Net chez Microsoft.Il existe, en effet, des domaines importants, comme l’administration de services web, qui n’ont pas encore trouvé de solution. Pourtant, cet été, Sun a préféré proposer de remplacer Soap par le protocole ASN.1 (Abstract Syntax
Notation One), que personne ne connaît, pour compresser les flux XML au format binaire. Après avoir réinventé les services web, Sun s’attaquera-t-il à TCP/IP ?(*) Ratifié par lOasis, Business Transaction Protocol (BTP) est issu du tandem HP-BEA.
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