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La grogne monte contre le service Adwords de Google

Déjà mis en cause par Bourse des voyages pour contrefaçon, le service de publicité par mots-clés de Google s’attire les foudres de Louis Vuitton.

Google et Adwords, son système de génération de publicité par mots-clés, se sont retrouvés pour la première fois hier, lundi 16 juin, au tribunal de grande Instance de Nanterre. Le moteur devait répondre à une accusation de
contrefaçon émanant de la société Bourse des voyages.Ce voyagiste en ligne reproche à Google d’avoir permis à des concurrents avides de référencement d’exploiter sa marque comme mot-clé pour apparaître dans les liens sponsorisés. Et ce bien que Bourse des voyages et
Bourse des vols aient été déposées auprès de l’Inpi (Institut national de la propriété industrielle). Tout comme leur nom de domaine respectif l’a été auprès de l’Afnic (Association française
pour le nommage internet en coopération).Bourse des vols n’est pas le seul à avoir le moteur de recherche en ligne de mire. Louis Vuitton vient d’envoyer à
Google une lettre de mise en demeure ‘ de faire cesser l’usage de sa marque ‘. En
effet, la filiale du groupe LVMH subit un fort préjudice puisque les
liens commerciaux d’Adwords pointent vers des sites qui proposent d’acheter en ligne des articles de contrefaçon.

Plusieurs sociétés pourraient aller en justice

‘ Nous avons envoyé une première mise en demeure à Google lui demandant de faire cesser cet usage. Ils ont obtempéré. Comme le préjudice a recommencé, nous avons envoyé une seconde mise en demeure voici une
semaine. Nous sommes toujours sans nouvelle. S’ils n’obtempèrent pas, nous confierons l’affaire à nos avocats pour qu’ils entament une procédure ‘,
signale Nathalie Moullé-Berthaux, responsable du département de Propriété
intellectuelle chez
Louis Vuitton.Enfin, d’autres sociétés préfèrent attendre le verdict de l’affaire Bourse des Voyages pour entamer une éventuelle action en justice. Pour le spécialiste du micropaiement, Rentabiliweb, l’heure n’est plus à la transaction.
Nous avons assigné Google France pour parasitisme, détournement de clientèle et contrefaçon, rappelle Jean-Baptiste Descroix-Vernier, président du holding possédant la marque
Rentabiliweb. Nous leur avons demandé de faire cesser ces agissements. Mais ce n’est que lorsque nous avons entamé la procédure que les liens incriminés ont effectivement
disparu. ‘
Un peu tard pour Rentabiliweb, qui a décidé de poursuivre son action en justice.

Un simple courrier devait régler les problèmes

En fait, les marchands reprochent principalement à Google de ne pas avoir interdit la vente de mots-clés une fois qu’ils lui ont signifié leur désaccord. Ainsi, si Fabrice Dariot, le PDG de Bourse des voyages, a préféré porter plainte
pour contrefaçon contre le moteur plutôt que contre ses concurrents indélicats, c’est parce que ‘ ces sociétés peuvent être de bonne foi, tandis que Google, une fois averti, n’a rien voulu faire pour retirer ses mots-clés de
la vente, arguant des problèmes techniques
. ‘Pourtant lorsque 01net. révélait les premières plaintes, en décembre 2002, Google, au même titre que ses concurrents Overture et E-spotting, affirmait avoir mis en place une
procédure pour lutter contre le détournement de marque. L’envoi d’un simple courrier à en-tête demandant la réparation du litige devait alors suffire à résoudre le problème.Contacté à ce sujet, Frank Poisson, directeur marketing de Google France, n’a pas souhaité s’exprimer sur son différend avec Bourse des Voyages. ‘ L’instruction est en cours. Je n’ai aucun commentaire à faire.
Nous avons confié laffaire à nos avocats, et je ne me fais aucun souci
. ‘Pourtant, selon le verdict qui sera rendu au TGI de Nanterre, le 15 septembre prochain, Google France pourrait avoir à faire face à toute une série de procès.

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Hélène Puel