La gestion des infrastructures – ou Infrastructure Resource Planning (IRP) – commence tout juste à trouver un véritable écho auprès des grands cabinets de conseil et des intégrateurs. Lancé il y a deux ans, ce concept consiste à gérer l’ensemble des biens de l’entreprise, depuis leur acquisition jusqu’à leur sortie du bilan comptable, en passant par leur suivi opérationnel. L’objectif est de savoir à tout moment où se trouve un matériel, qui s’en sert, et quels sont les contrats de maintenance et de service le concernant.
Les premiers à proposer une offre dans ce domaine ont été les éditeurs de logiciels de gestion de parc informatique et de help desk. Ces derniers élargissent aujourd’hui les fonctionnalités de leurs produits à la gestion des autres actifs de l’entreprise, comme les meubles, les voitures, ou encore les biens immobiliers. Certains éditeurs venus du monde de la finance se sont eux aussi intéressés à cette problématique.
“Si, jusqu’à présent, les projets de ce type concernaient essentiellement le matériel informatique, nous commençons à avoir des demandes pour une gestion plus globale de la part des entreprises, constate Philippe Rey, directeur du département finance chez Transiciel Cisa. Ces projets prennent alors une toute autre envergure, et leur mise en ?”uvre ne se limite pas à l’installation d’un progiciel ad hoc, mais nécessite souvent des changements organisationnels profonds et l’instauration de nouvelles procédures au sein de l’entreprise. Dans ce cadre, le conseil et l’accompagnement sont essentiels.”
Un prolongement à la vague des ERP
L’opportunité n’a pas échappé aux grands cabinets de conseil, qui y voient un prolongement à la vague des ERP. Ainsi, aux Etats-Unis, KPMG vient de créer une entité dédiée à cette activité et de former cent cinquante consultants sur les produits de Peregrine Systems. En France, Ernst & Young et Deloitte & Touche sont les plus avancés par rapport à cette problématique de façon globale et les seuls à lui dédier des ressources. “Nous avons entamé depuis deux mois un travail de positionnement du management d’infrastructure chez nos clients, et nous pensons qu’il y a des opportunités dans ce domaine, confie ainsi Jean-Christophe Lalanne, directeur de l’activité technologies de l’information chez Ernst & Young. Nous avons noué des liens sérieux avec quelques éditeurs afin de former nos consultants aux produits du marché.”
Cependant, force est de constater que, aujourd’hui, les mises en ?”uvre véritablement opérationnelles sont encore rares. Les principaux éditeurs de logiciels de gestion de parc reconnaissent d’ailleurs que la gestion de biens autres qu’informatiques représentent moins de 20 % de leur activité. “Le marché français n’est pas encore prêt, estime pour sa part Pierre Laurin, directeur des opérations de l’activité infogérance micro chez Atos. Les directions générales n’ont pas encore la maturité suffisante pour embrasser ces problématiques d’une façon globale, et il faudra compter un an ou deux pour les convaincre.”
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