Depuis l’affaire Napster, la question de la gestion des droits numériques (Digital Rights Management, DRM) est au centre des débats. L’enjeu : la protection des droits des auteurs d’?”uvres ?” musique essentiellement ?” distribuées sur le Net. La société d’études IDC prévoit que le marché mondial des logiciels de DRM connaîtra un taux de croissance supérieur à 100 % par an jusqu’en 2005 pour atteindre 3,57 milliards de dollars (4 milliards d’euros).
Microsoft s’y est cassé les dents…
Toutefois, compte tenu des échecs passés, on peine à partager cet enthousiasme. Pour preuve, les déboires de Microsoft. Depuis que la firme a investi en 1999 dans la technologie DRM, ses échecs ont été plus retentissants que ses succès. Sa dernière solution de protection logicielle a été piratée moins d’une semaine après sa sortie. Mais, depuis trois ans, la technologie a évolué, et trois principes se distinguent.Issu du monde de la recherche, le watermarking (marquage d’un fichier d’une empreinte numérique) a été le fer de lance des premières initiatives industrielles. En décembre 1998, un consortium, le Secure Digital Music Initiative (SDMI) était constitué. Regroupant 180 compagnies, industriels de l’informatique et du monde du disque, le SDMI avait pour ambition d’accélérer la recherche et d’industrialiser les solutions. Un objectif loin d’être atteint.” Le watermarking est utile pour la traçabilité de l’?”uvre, mais très limité pour assurer la sécurité de la distribution “, explique Christophe Bouilhol, président et cofondateur de Netquartz, éditeur français. Cette technologie ne fait qu’intégrer à un fichier une empreinte digitale contenant des informations sur son contenu. Deuxième principe, la technologie la plus en vogue, celle du chiffrement de l’?”uvre. Pour lire le fichier, l’utilisateur se voit remettre une clé de décodage après avoir attesté de ses droits. Ici la faille réside dans l’importance de la clé de chiffrement. Lorsqu’elle est “cassée”, ou déchiffrée, les ?”uvres deviennent vulnérables.
… Et Netquartz tente de prendre le relais
Pour pallier ce problème, Netquartz a misé depuis sa création, en 1997, sur l’exportation d’une partie du code, troisième approche du DRM. Un principe choisi par Zone Jeux, plateforme de jeux en réseaux, pour tester depuis quelques jours un nouveau modèle de location de jeux. L’utilisateur achète sur le site le pack de cinq jeux, puisés dans les catalogues d’Infogrammes. À cette occasion, il reçoit un code. Dès qu’il a réceptionné par voie postale les 5 CD originaux, le code d’authentification lui est demandé. À la première utilisation des jeux, une connexion avec le serveur de Netquartz vérifie la validité des droits d’utilisation. Et permet l’exécution pour une période définie par Zone Jeux.La force de la sécurisation tient de l’absence d’une partie du code du programme, celle-ci étant hébergée sur le serveur de Netquartz. “Si un pirate arrive à casser la protection, ce qui reste possible dans l’absolu, il ne peut rien faire de sa trouvaille car son astuce n’est valable que pour le programme forcé”, précise Christophe Bouilhol. Ce modèle intéresse les éditeurs. La question est de savoir si un marché de distribution verra le jour, ou si la location cannibalisera l’achat de jeux.Dans la première hypothèse, Netquartz s’empressera de convaincre les éditeurs, parmi lesquels on compte Ubi Soft, Vivendi Universal et Microsoft Games, de franchir le pas. Et aura peut-être ainsi contribué à installer le DRM dans un modèle économique rentable.
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