La détérioration des conditions économiques et les cessions d’activité de nombreux fournisseurs de contenu ont fortement bouleversé le marché du DRM (Digital Right Management ou gestion des droits des contenus numériques). Et si des signes de consolidation commencent à se profiler, la plupart des analystes hésitent encore à avancer des chiffres.IDC prévoit cependant une progression spectaculaire du marché mondial des solutions de DRM, qui devrait passer de 96 millions de dollars (107 millions d’euros), pour l’année 2000, à 3,57 milliards de dollars en 2005, avec un taux de croissance annuel supérieur à 105 %. Le Yankee Group estime, lui, que le marché des différents services de sécurisation de contenus atteindra quelque 2 milliards de dollars d’ici à 2005. Forrester Research insiste sur l’enjeu du DRM pour le secteur de l’édition musicale, puisque près de 52 % des internautes téléchargeraient de la musique. Or, le cabinet d’études observe combien les sociétés de contenus ont été lentes par le passé à réagir face au problème de piratage musical.En fait, peu de sociétés de contenus semblent disposées à installer une solution de DRM et à dépenser de l’argent pour un système dont elles doutent de l’efficacité. Par ailleurs, les technologies de DRM ?” qui regroupent des technologies de protection de données, mais aussi des éléments liés aux droits associés ?” sont perçues par la majorité des fournisseurs de contenus comme chères, complexes à installer et à utiliser, rappelle IDC.
L’ombre de Microsoft
De plus, alors que les éditeurs de logiciels de DRM se battent pour évangéliser le marché dont la vitesse d’adoption est encore décevante, Microsoft leur fait de l’ombre en fournissant gratuitement ses solutions de DRM au sein de son système d’exploitation, rendant pratiquement impossible l’estimation réelle du marché de la DRM.Les petits éditeurs, comme Reciprocal ou Preview Systems, ont ainsi dû cesser leurs activités de DRM, faute de moyens. D’autres, comme Liquid Audio, surnagent, changent de stratégie, quittent le marché ou sont tout simplement rachetés.Quelques acteurs importants proposent aussi des solutions de DRM, comme Adobe, IBM, Intertrust, Macromedia, Real Networks et Content Guard. Mais face aux géants, des start-up comme Sealed Media ou Netquartz réagissent en visant des marchés spécifiques, voire des niches, de manière à s’imposer en attendant que le marché devienne mûr. En fait, selon le Gartner Group, nombre des initiatives de DRM ayant échoué ciblaient le marché B to C (essentiellement musique et vidéo). Or, les analystes prévoient l’émergence de nombreux modèles B to B (vente de logiciels, plateformes de diffusion de contenus professionnels, etc.). Quelques pionniers s’inscrivent sur ce marché, essayant de répondre à la demande des entreprises, qui selon Gartner ne veulent que des technologies abouties.Mais pour que le marché démarre réellement, les fournisseurs de contenus et de technologies devront impérativement se rallier à un standard. Pour l’heure, Microsoft et Real Networks défendent chacun le leur, respectivement XMCL et XMRL. Par ailleurs, le consortium ISO/IEC MPEG a lancé sa propre initiative, l’ODRL (Open Digital Right Management Language), destinée à proposer un standard d’échange ouvert.Plusieurs sociétés se sont déjà ralliées à cette initiative, comme Nokia, Content Guard, Purple Cast et Real Networks. Si la bataille des standards s’annonce houleuse, du résultat dépendra l’adoption rapide du DRM.
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