Les services offerts par la géolocalisation, technologie permettant de situer dans un périmètre donné un terminal mobile, constituent un marché prometteur pour les opérateurs de télécommunications et les prestataires de services. Prometteur… Voilà le hic. Car rares sont ceux qui, aujourd’hui, parient sur un déploiement rapide de telles applications.
Scepticisme
Paralysés par le ralentissement de leur marché, les opérateurs ont été refroidis par le montant des investissements nécessaires au déploiement des réseaux et des équipements de téléphonie mobile de troisième génération (UMTS). Quant aux développeurs, ils sont tenus à la prudence par l’absence de standardisation technologique qui rend pour le moins risquée toute initiative dans le domaine des services de géolocalisation. “ Je suis très pessimiste et sceptique sur l’avenir de cette activité. Beaucoup de start-up ont déjà disparu ou sont sur le point de disparaître. Le marché est beaucoup trop fragmenté“, note Simon Buckingham, président de la société d’études Mobile Lifestreams. “ Le marché n’est pas là. C’est un vrai problème. Les opérateurs ont survendu le WAP [Wireless Application Protocol, ndlr], avec des applications qui ne fonctionnaient pas. L’opérateur a le rôle central dans les services géolocalisés, il faut qu’il joue le jeu “, estime l’un de ces prestataires de services. La cohabitation de trois organismes dédiés aux services mobiles de données ne facilite pas les choses. Ils rassemblent peu ou prou les mêmes adhérents : Nokia, Ericsson, Siemens, Motorola, Panasonic, Sony.
Faute d’harmonisation
Mais, pour l’heure, l’harmonisation se fait attendre et, avec elle, les interfaces qui permettraient aux prestataires de services de mettre au point des applications viables commercialement. Selon l’association des opérateurs GSM, les premiers terminaux mobiles compatibles ” m-services ” devraient faire leur apparition dès le mois d’octobre, grâce à la technologie GPRS. Ils risquent d’être réservés dans un premier temps à l’usage de quelques ” early adopters ” fortunés s’accommodant d’une palette de services limités : guides urbains, jeux, itinéraires, etc. Les experts du cabinet Forrester Research estiment pour leur part qu’il faudra attendre l’horizon 2005 pour voir les services d’information géolocalisés accessibles à plus de 50 % des utilisateurs de mobiles en Europe. À cette échéance, note l’institut de recherche, seuls quelques partenaires sélectionnés par les opérateurs mobiles seront capables de déployer des services géolocalisés de quartier. Pour les autres, l’attente risque d’être fatale…
Les ouvriers, fans de services mobiles | ||||||
France | Allemagne | Royaume-Uni | ||||
Étudiants | 14 | 14 | 10 | |||
Retraités | 8 | 11 | 12 | |||
Inactifs | 16 | 19 | 15 | |||
Ouvriers | 34 | 32 | 30 | |||
Employés | 22 | 17 | 9 | |||
Cadres, professions libérales | 6 | 7 | 24 | |||
Si les ouvriers sont demeurés à l’écart de la micro-informatique, ils paraissent beaucoup plus enclins à adopter les services mobiles liés au commerce électronique, estime létude du Gartner Group.
Source : Gartner G2, avril 2001
L’accélération aura lieu en 2002 | ||||||||
2001 | 2002 | 2003 | 2004 | |||||
Nombre de connexions géolocalisées (en milliers) | 902 | 13852 | 40004 | 79817 | ||||
Pénétration des services géolocalisés sur le nombre total de connexions de téléphones mobiles (en %) | 0 | 4 | 11 | 21 | ||||
Chiffre d’affaires total issu des services de géolocalisation (en millions de dollars) | 55 | 561 | 1597 | 3395 | ||||
– Dont : services | 27 | 344 | 986 | 1820 | ||||
– Publicité et marketing direct | 2 | 24 | 109 | 507 | ||||
– E-commerce | 26 | 193 | 502 | 1068 | ||||
Les techniques de géolocalisation actuelles ne permettent pas une précision inférieure à 250 mètres en milieu urbain. Ce qui limite d’autant l’inté-rêt des services qui doivent être lancés par les opérateurs de téléphonie mobile.
Source : Ovum
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