Les GeForce RTX 2080 Ti, RTX 2080 et RTX 2070 ont été officialisées lundi soir par Nvidia, au cours d’un événement tenu en marge de la GamesCom de Cologne. Durant cette présentation (un peu longue), Jen-Hsun Huang, CEO de Nvidia et grand maître de cérémonie, s’est fait un plaisir de détailler les technologies présentes au sein de la puce 3D Turing, qui la rendent si « hybride » par rapport à la génération précédente. Ray Tracing, intelligence artificielle, prise en charge de nouveaux traitements d’images, nouvelle mémoire vidéo, cette génération de GeForce souhaite incarner un tournant dans le monde de la 3D.
Historiquement, lorsque Nvidia (ou AMD) annonce une nouvelle série de cartes, le concepteur ne se prive pas de dégainer quelques graphiques bien sentis pour montrer la supériorité de ses cartes soit face à la concurrence (AMD, où êtes-vous ?) soit face aux générations précédentes, avec des gains souvent substantiels.
Problème, durant la présentation des RTX, cette étape a été oubliée. Ou, plutôt, le seul élément que l’on ait vu était une illustration des performances en Ray Tracing des RTX face aux GTX (indice RTX-OPS), rapidement donnée vers la fin de la keynote. Un graphique sur lequel les nouvelles GeForce dominent bien évidemment leurs aînées puisqu’elles possèdent des unités matérielles purement dédiées à cette technologie (RT Core).
Mais les indices ne présagent en rien des performances dans les jeux qui ne sont pas compatibles Ray Tracing, c’est-à-dire… 99,9% des titres actuels.
Où sont passés mes graphiques verts plein d’indices et de FPS ?
Un oubli qui a provoqué un embrasement dans les communautés et forums spécialisés et qui a donné lieu à bon nombre de spéculations. Ce sont ces réactions passionnées qui ont poussé Nvidia à sortir du bois. La société aura toutefois attendu plus de 24 heures pour fournir, pendant la présentation technique dédiée à la presse, un graphique montrant les aptitudes de sa RTX 2080 face à une GeForce 1080. Nous le publions ci-dessous par souci de transparence et pour vous permettre d’avoir un premier aperçu de ce potentiel.
On parle bien de potentiel et d’aperçu car il faut garder en tête que ces tests ont été effectués par Nvidia, qu’il faut donc croire sur parole pour l’instant. En outre, le détail de tous les réglages graphiques des jeux ainsi que les configurations précises utilisées ne nous ont pas été communiqués.
Toutefois, on peut noter que le panel de titres est relativement éclectique. Une lecture assez froide du graphique et limitée à la seule barre vert foncé amène à la conclusion que la RTX 2080 semble bien offrir jusqu’à 50% de performances supplémentaires que la GTX 1080 en 4K (HDR activé lorsque c’est possible).
En moyenne lissée, sur un plus grand panel de jeux plus ou moins bien optimisés, nous pensons que les écarts de performances seront plus de l’ordre de 25 à 30% en 4K. Mais ce n’est là qu’une supposition basée sur les traditionnels écarts trouvés entre nos protocoles de test et ceux de Nvidia par le passé.
Pour aller encore plus loin dans la lecture du graphique, il est nécessaire de s’attarder sur la barre vert fluorescent. Elle représente le gain en performance offert par le deuxième as que la RTX 2080 – comme toutes les RTX, d’ailleurs – a dans sa manche. Cet as porte un nom, DLSS et il lui permettrait de faire « jusqu’à 2 fois mieux qu’une 1080 ».
Le DLSS, quand le deep learning et l’IA subliment et boostent les jeux
Le DLSS, ou Deep Learning Super-Sampling, incarne un nouveau type de traitement de l’image que seules les RTX peuvent intégrer. Et pour cause, il se sert des unités de calcul Tensor Core des cartes pour opérer.
Nous avons pu en avoir une démonstration assez probante et obtenir quelques explications techniques que nous pouvons vous livrer dès à présent pour partie.
L’utilité des unités Tensor Core, dédiées aux applications d’Intelligence artificielle, dans les cartes professionnelles se conçoit aisément. En revanche, dans les modèles grand public, leur présence laissait davantage songeur. A quoi pouvaient-elles bien servir ? Entraîner une IA sur son réseau neuronal à la maison le week-end n’est pas tellement en vogue pour le moment.
Maintenant on sait à quoi ces Tensor Core vont servir dans notre quotidien de joueur. Leur première application gaming concrète est le DLSS. Grâce à ce nouveau mode de traitement, et comme le montre les graphiques de performances fournis par Nvidia ci-dessus, la RTX 2080 est capable de proposer jusqu’à deux fois de plus puissance qu’une 1080 lorsqu’elle utilise le DLSS sur un jeu optimisé bien entendu (la barre vert fluorescent).
Un chiffre que nous avons pu constater sur une démo, confrontant une GeForce ancien modèle utilisant du TAA (Temporal Anti Aliasing) et un nouveau modèle RTX, avec DLSS activé, le tout sur le test Epic Infiltrator 4K.
Toutefois, le DLSS requiert, en amont, la mise à contribution d’un réseau neuronal (deep learning). Ce réseau est entraîné à reconnaître les bordures d’objets et de surfaces dans les images rendues. Une fois ces zones identifiées, l’intelligence artificielle détermine quelle couleur convient le mieux pour chaque pixel. Sont ainsi obtenues des images plus nettes, plus détaillées, plus belles et aux angles adoucis.
Le mieux est que le DLSS sera exploitable à terme sur potentiellement tous les jeux. Voilà une sacrée promesse.
Une IA qui fait une première bonne impression
En l’état, c’est le seul début d’explication que Nvidia souhaite que nous puissions donner à l’heure actuelle. C’est frustrant nous en convenons.
A défaut de pouvoir vous fournir une explication plus technique, voici notre premier ressenti sur le DLSS. Nous le disions, nous avons pu constater que le nombre d’images par seconde était bien doublé (au mieux). A cela s’ajoute que, après une observation minutieuse à l’oeil nu, les différentes textures et personnages visibles sur la démo d’Epic ont des contours plus nets que ceux générés par le traitement du TAA (Temporal Anti-Aliasing) à l’oeuvre sur la machine dotée d’une carte ancienne génération.
Enfin, certains détails ressortaient un peu mieux, semblaient moins pixelisés sur l’écran de droite avec RTX que sur l’écran de gauche avec GTX.
Mais ces premières impressions demandent bien entendu à être confirmées par des tests de notre cru. Vu que, pour rappel, les cartes RTX 2080 Ti et 2080 ne seront pas disponibles avant le 20 septembre prochain (octobre pour la RTX 2070), il va falloir s’armer d’encore un peu de patience.
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