La France a exprimé le souhait cette semaine de participer à la mise au point du SKA Observatory (SKAO), le plus grand radiotélescope jamais construit. Une démarche effectuée lors de la première réunion cette semaine du Conseil d’OSKA, une organisation dont le siège se trouve à l’observatoire de radioastronomie britannique de Jodrell Bank. C’est elle qui aura pour responsabilité de développer le SKA.
Une précision inégalée
Un radiotélescope est un télescope utilisé pour capter les ondes radioélectriques émises par les astres. SKA, Square Kilometer Array, est constitué de deux réseaux d’antennes radio s’étendant sur plusieurs kilomètres, l’un en Australie pour la partie basse fréquence, l’autre en Afrique du Sud pour la partie moyenne fréquence. « Il a été conçu par un consortium scientifique international pour étudier des questions scientifiques essentielles allant de la naissance de notre univers aux origines de la vie », précise le communiqué de presse du ministère de la Recherche. L’observatoire permettra d’étudier, via ces ondes, les « âges sombres » de l’Univers, peu après le Big Bang il y a environ 13,8 milliards d’années. Il aidera aussi à tester les théories sur la présence de l’énergie noire et à étudier la formation des étoiles, l’évolution des galaxies, le magnétisme cosmique et les ondes gravitationnelles.
Ces observations s’effectueront avec une précision et une sensibilité inédites, mais en générant aussi un flux de données « dépassant chaque année le trafic internet mondial d’aujourd’hui et les besoins de stockage actuels de Facebook par exemple », selon un communiqué du CNRS.
Huit ans de travaux
Dans la première installation, 64 antennes de 15 mètres de diamètre ont déjà été déployées, sur un total attendu de 197. Dans la deuxième, il va s’agir de dresser plus de 130.000 antennes de deux mètres de haut, au cœur du désert d’Australie occidentale. Il faudra huit ans pour que l’installation soit complète, même si les scientifiques recueilleront déjà des données d’ici quatre ou cinq ans, selon un communiqué de presse sur le site de l’OSKA.
La France avait jusque-là un statut d’observateur, à travers un consortium d’établissements publics de recherche, comme l’Observatoire de Paris ou le CEA, et d’industriels, comme Air Liquide ou Thales, avec le Centre national de la recherche scientifique (CNRS) en chef de file. Sept pays (Afrique du Sud, Australie, Chine, Italie, Pays-Bas, Portugal et Royaume Uni) sont déjà signataires de la convention établissant l’OSKA comme organisation intergouvernementale. Le budget de construction à partir de 2020 et de fonctionnement jusqu’en 2030 s’élève à plus d’1,9 milliard d’euros.
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