La France présente l’une des plus fortes densités mondiales de casino par habitant. On y compte quelque 160 établissements répartis à travers le territoire. Les casinos affichent un produit brut des jeux ?”terme qui désigne les pertes réalisées par les clients?” de plus de 2 milliards d’euros, en augmentation de 12 % en 1999-2000. Ensemble, les casinos français exploitent 13 300 machines à sous. Même si ce sont les tapis de velours vert et la roulette qui frappent l’imagination des joueurs, ce sont les machines mécaniques qui assurent la prospérité des casinos. Avant les premières autorisations d’exploitation, délivrées en 1988 par Charles Pasqua, alors ministre de l’Intérieur, l’activité des casinos stagnait à 150 millions d’euros.
Les bandits rentables
Réalisé autour des tables de jeux traditionnelles, ce business ne suffisait pas à la prospérité de nombreux établissements. Ce chiffre serait resté identique sans l’apport des ” bandits manchots ” qui génèrent aujourd’hui 90 % de l’activité. Depuis 1988, la fréquentation des casinos est passée de 4 millions d’entrées à 63,5 millions actuellement.L’un des premiers effets visibles de cette mutation est l’évolution des principaux intervenants du secteur en France. Alors que le groupe Barrière était quasiment l’un des seuls acteurs de taille significative, avec des fleurons tels que les casinos d’Enghien, de Deauville, de Trouville ou de Cannes, de nouveaux groupes ont émergé au niveau national en l’espace de quelques années. Barrière est désormais numéro 2 derrière le groupe Partouche. Ce dernier a compris très tôt l’intérêt des machines à sous et il a su saisir cette opportunité. À lui seul il exploite près de 20 % du parc de machines en France. Il vient d’ailleurs d’obtenir l’autorisation d’installer, cet été, 200 machines dans son tout nouveau casino de Lyon.Un événement, puisque les feux verts sont accordés au compte-gouttes par le ministère de l’Intérieur et que l’ensemble des autorisations annuelles atteint rarement un tel chiffre. Les autres entrepreneurs significatifs dans ce domaine sont le groupe Accor, l’Européenne de Casinos et le groupe Moliflor, filiale de l’investisseur d’origine britannique Prudential. À coup de rachats, ces groupes ont concentré l’essentiel des établissements en France et l’on s’attend désormais à des opérations de concentration dans ce secteur.
Ressources sûres
Dans l’immédiat, l’hypothèse d’une autorisation d’exploitation de casinos sur internet n’est pas à l’ordre du jour en France. Elle se marierait mal avec la rigueur de la réglementation à laquelle est soumis le secteur. Car si la profession est surveillée de si près, c’est également parce qu’elle est lourdement taxée. Le gouvernement est d’ailleurs en train d’imaginer un nouveau prélèvement sur les établissements de jeu. L’Assemblée a voté un projet de loi sur les musées, qui prévoit un prélèvement fiscal de 1 % sur le chiffre d’affaires des casinos. Prélèvement qui financerait les acquisitions d’?”uvres d’art par les musées. Les sommes qui pourraient être ainsi recueillies est estimé à plus de 90 millions d’euros.
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