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La France va-t-elle manquer sa chance ?

La vision qu’ont les élites françaises de l’entreprise est à la fois réductrice et obsolète, puisqu’elle se limite aux grands groupes cotés et aux PME traditionnelles. Tout se passe comme si les responsables politiques et syndicaux ignoraient que la nouvelle économie a donné naissance à un autre type d’entreprises, dont le mode de développement original est très fortement créateur d’emplois.

La vision qu’ont les élites françaises de l’entreprise est à la fois réductrice et obsolète, puisqu’elle se limite aux grands groupes cotés et aux PME traditionnelles. Tout se passe comme si les responsables politiques et syndicaux ignoraient que la nouvelle économie a donné naissance à un autre type d’entreprises, dont le mode de développement original est très fortement créateur d’emplois.En associant une stratégie de croissance forte et le partage des fruits de cette croissance avec les collaborateurs ?” notamment par l’attribution de stock-options ?” les entreprises de croissance bouleversent les relations entre “patrons” et salariés. Tous ont un intérêt commun à la réussite de leur société, ce qui maximise la création de valeur, donc d’emplois.Mais ce nouveau modèle dérange. D’où l’inertie des pouvoirs publics, du patronat traditionnel et des syndicats à l’égard des entreprises de croissance. Pourtant, il y a beaucoup à faire. La faiblesse de la représentation syndicale et l’inadaptation des conventions collectives à un grand nombre de métiers récents affectent, aujourd’hui, des pans entiers de l’économie française.Que sait-on de la situation et des attentes des salariés qui travaillent dans ces secteurs ? Presque rien. Et que fait-on pour eux ? Absolument rien. Plus étonnant : dans un pays qui compte encore plus de 9 % de chômeurs, aucune réflexion n’a vu le jour sur les moyens à utiliser pour mettre le dynamisme des entreprises de croissance au service d’une politique de retour au plein emploi.Ces entreprises sont confrontées à une sérieuse pénurie de main-d’?”uvre dans une très large palette de postes, qualifiés ou non. La raison principale est l’insuffisance qualitative ?” mais surtout quantitative ?” du système éducatif et de la formation continue. Les conséquences : des dirigeants contraints de recruter du personnel dans les pays du tiers-monde (et les priver de précieux profils dont ils ont financé la formation) ou de délocaliser une partie de leurs activités (et de créer des emplois non pas en France, mais à l’étranger).Depuis plusieurs mois, Croissance Plus plaide, dans un esprit de dialogue et d’ouverture, pour la mise en ?”uvre d’un projet global apportant des réponses cohérentes aux besoins des entreprises de croissance, avec comme objectif le retour au plein emploi en France.Pour le moment, nos propositions sont écoutées, mais rien n’est fait. L’association va donc intensifier son action dans les semaines à venir pour que syndicats, patronat et politiques ne puissent plus feindre d’ignorer les mesures concrètes dont nous proposons la mise en ?”uvre.

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Sylvain Forestier, Président de Croissance Plus