Le président de la République Emmanuel Macron doit présenter jeudi matin sur le plateau de Saclay un plan d’investissement national de 1,8 milliard d’euros dans les technologies quantiques, appelées à transformer l’informatique et l’industrie, a indiqué l’Élysée.
L’enveloppe qui sera annoncée par le président de la République regroupe à la fois les efforts de l’Etat et des organismes affiliés (1,05 milliard d’euros) mais aussi des crédits européens (200 millions d’euros), et du secteur privé (550 millions).
La France passera ainsi « de 60 millions d’euros par an » de dépenses publiques pour le quantique à « 200 millions par an, ce qui la placerait à la troisième place derrière les États-Unis et la Chine », selon un conseiller de l’Élysée, qui chiffre par exemple à 400 millions de dollars l’effort public annuel des Américains.
Les technologies quantiques exploitent les propriétés surprenantes de la matière à l’échelon de l’infiniment petit (atome, ion, photon, électron…). Elles devraient permettre à terme de construire des ordinateurs aux capacités de calcul ridiculisant celles des plus puissants supercalculateurs actuels.
Elles permettront aussi de nombreuses applications industrielles, comme la production de capteurs beaucoup plus sensibles qu’aujourd’hui, ou la construction de moyens de communication inviolables.
Encore balbutiantes, elles commencent à sortir des laboratoires de recherche sous forme de prototypes, et il faudra probablement encore attendre plusieurs années pour voir des applications commerciales viables.
Dans le détail, le plan français prévoit de consacrer une enveloppe de près de 800 millions d’euros aux seuls ordinateurs, qu’il s’agisse des premières machines devant voir le jour (simulateurs et machines partiellement quantiques, 350 millions d’euros), ou bien de celles qui apparaîtront à plus long terme (ordinateurs quantiques à part entière, 430 millions d’euros).
Les autres enveloppes seront consacrées aux capteurs (250 millions d’euros), à la cryptographie post-quantique (150 millions d’euros), aux communications quantiques (320 millions d’euros) et aux technologies annexes qui permettent de construire les équipements quantiques (cryogénie par exemple, 300 millions d’euros).
Selon l’Élysée, les crédits publics annoncés viendront pour moitié du Programme d’investissement d’avenir, et pour moitié des différents établissements de recherche impliqués dans le quantique (Inria, CNRS, CEA…).
Le plan quantique doit notamment permettre de financer « une centaine de bourses de thèse et une cinquantaine de contrats postdoctoraux », à laquelle pourra venir s’ajouter « une dizaine d’excellents chercheurs qu’on pourrait faire venir par an », selon un conseiller de l’Élysée.
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