Les attributions de fréquences 5G devaient se terminer initialement au mois de janvier. Bercy a affirmé hier à l’AFP que la procédure n’aboutirait finalement qu’au début du printemps, probablement en mars. Le calendrier prendrait donc deux mois de retard.
La principale conséquence pourrait être le report de la commercialisation de la 5G dans les premières villes couvertes. Orange prévoyait d’ouvrir son réseau au grand public dès le printemps. « Nous espérons pouvoir maintenir cette échéance. Ce décalage ne bouleverse pas nos plans pour le moment », nous a déclaré un porte-parole d’Orange. Mais un autre son de cloche se fait entendre du côté de SFR.
L’affaire Huawei ressurgit
Arthur Dreyfuss, secrétaire général d’Altice France* et président de la Fédération française des télécom, a déploré ce matin sur l’antenne de BFM Business l’incertitude dans laquelle baignent les opérateurs concernant la possibilité d’utiliser du matériel radio 5G Huawei. En l’occurrence, le sujet concerne surtout SFR et Bouygues Telecom qui sont clients du géant chinois en France.
On croyait l’affaire réglée avec l’adoption de la loi exigeant une autorisation préalable des équipements sur les sites mobiles visant officieusement à limiter l’emprise de Huawei. Mais les propos du président Emmanuel Macron lors de son interview à The Economist il y a quinze jours ont semé le trouble. Il a regretté qu’on ait « délégué » aux opérateurs des choix souverains. « Le jour où tout le monde est connecté sur la 5G avec des informations critiques, est-ce que vous savez protéger votre système et le sécuriser? », avait-il déclaré. « Si nous n’agissons pas, dans cinq ans je ne saurai pas dire à mes concitoyens “Vos données sont protégées” », avait-il ajouté.
Le président est-il à l’origine du report de la procédure d’attribution ? Envisage-t-il un bannissement de Huawei concernant la 5G ? La question reste posée. Arthur Dreyfuss a tenu à prendre les devants, évoquant « les mois » et « les années de retard » que pourrait prendre la 5G en France si les équipements de Huawei étaient interdits dans notre pays.
Autre sujet qui fâche, les conditions financières d’attribution des fréquences. Le président de l’Arcep, Sébastien Soriano, milite ouvertement depuis de longs mois pour des prix raisonnables, laissant aux opérateurs de la marge pour continuer à investir dans les infrastructures. Mais Bercy ne serait pas prêt à renoncer aussi facilement à sa manne financière. Les discussions auraient donc pu prendre du retard aussi pour cette raison.
Les réponses à toutes ces questions sont attendues d’ici quelques jours, lorsque Bercy détaillera les conditions d’attribution des enchères des fréquences 5G. Bouygues Telecom et Free Mobile n’ont pas souhaité s’exprimer sur le sujet.
Sources : The Economist, BFM Business
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