Le Parlement Européen vient de voter la constitution d’une commission d’enquête sur Echelon. Sous ce nom se cache un vaste réseau permettant aux services de renseignement américains, anglais, canadien, néo-zélandais et australiens d’intercepter, de trier et d’utiliser la plupart des informations transmises dans la sphère électromagnétique, Internet compris.Lancé dans le cadre de la guerre froide, Echelon a depuis été réorienté vers d’autres secteurs comme la lutte contre le terrorisme. Mais le flou concernant son utilisation par les autorités américaines suscite des inquiétudes en matière de renseignement économique et d’atteinte à la vie privée. Le mandat d’un an de la commission parlementaire devra ainsi lui permettre de confirmer l’existence de ce réseau, de déterminer à quel point il peut désavantager les entreprises européennes et, surtout, d’établir si un tel système est compatible avec la législation communautaire.En France, la pression a été mise un cran plus haut puisque c’est la Justice elle-même qui a lancé une enquête. Selon Le Figaro, le juge d’instruction Jean-Pierre Dintilhac a demandé fin mai à la DST de vérifier si Echelon ne constituait pas une ” atteinte aux droits fondamentaux de la Nation et aux secrets des correspondances “. Il s’agirait ici de la première procédure judiciaire de taille lancée contre ce système d’écoute.Dans les deux cas, la principale tâche sera avant tout d’établir la véritable nocivité d’Echelon, réseau potentiellement dangereux, mais dont on n’a encore jamais pu prouver qu’il avait été utilisé au-delà de ses tâches de sécurité.
Et de l’établir objectivement, un exercice difficile au vu du climat de guerre économique larvée régnant avec les Etats-Unis. En deça des questions de sécurité, laffaire Echelon se transforme de plus en plus en affaire politique.
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