La fibre optique serait-elle en panne ? Alors que l’Arcep estime entre 3 et 4,5 millions le nombre de foyers potentiellement éligibles au très haut débit en raison de leur proximité avec un réseau, l’autorité ne recense à la fin de 2008 que 170 000 abonnés, tous opérateurs et toutes technologies confondues. Tel est le bilan sur le développement de la fibre optique en France dressé par le gendarme des télécoms ce mardi 7 avril 2009, en présence de Nathalie Kosciusko-Morizet, secrétaire d’Etat au Développement de l’économie numérique.
Dans un tableau de bord clos au 31 décembre 2008 et dévoilé aujourd’hui, l’Arcep rappelle que le très haut débit n’a fait son apparition que dans une quarantaine de villes ou agglomérations, alors que les principaux opérateurs se sont engagés dans la fibre optique depuis près de deux ans.
Les opérateurs les plus actifs en la matière, selon l’autorité, sont France Télécom et Numéricable, tandis que SFR et Free « se concentrent à ce stade majoritairement sur des zones où ils ont pu trouver des alternatives aux infrastructures de génie civil de France Télécom ». En effet, malgré l’obligation faite à l’opérateur historique d’ouvrir ses fourreaux à ses concurrents depuis juillet 2008, force est de constater que cela n’a permis de déployer que « 300 kilomètres de câbles » à la fin de 2008.
Peu de mutualisation des fourreaux et d’accès aux immeubles
Par ailleurs, la mutualisation qui oblige en principe l’opérateur désigné par le conseil syndical d’un immeuble pour déployer la fibre à donner accès à son réseau à ses concurrents n’est pas l’usage. Et ce malgré les déclarations d’intention des parties concernées. Elle se limite « principalement aux immeubles fibrés situés dans les zones d’expérimentation [définies par l’Arcep]. » Soit une vingtaine de sites représentant 2 500 foyers environ.
« Au 31 décembre 2008, le nombre d’abonnements très haut débit pour lesquels le fournisseur de services accède au réseau d’un opérateur tiers dans le cadre de la mutualisation, demeurait inférieur à vingt-cinq sur une centaine de foyers situés dans des immeubles équipés en fibre optique et raccordés par au moins deux opérateurs », note l’Arcep.
Afin d’accélérer ce processus, l’Autorité recommande dès à présent l’application de plusieurs principes, comme la publication d’une offre d’accès par l’opérateur d’immeuble à destination de ses concurrents. Ou encore la possibilité pour les opérateurs tiers de réaliser eux-mêmes certaines opérations comme le raccordement ou la maintenance à l’intérieur des immeubles.
Ces orientations sont présentées dans un document soumis à consultation publique jusqu’au 30 avril 2009. En découlera un projet de décision de l’Arcep dans le courant du mois de mai qui, après consultation, devrait être formalisé, puis définitivement adopté au début de l’été prochain. Ces premiers éléments de réflexion sont accessibles et consultables sur le site de l’Autorité.
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