En 2010, 39 % des logiciels installés en France sur des micro-ordinateurs étaient piratés », annonce le Business Software Alliance (BSA) dans une étude menée auprès de 116 pays. Ces chiffres placent l’Hexagone en tête des 27 pays de l’Union européenne en matière de piratage informatique. L’association qui regroupe des grands éditeurs informatiques (1) estime le manque à gagner pour les professionnels à 1,9 milliard d’euros en 2010. Au niveau mondial, la valeur commerciale des logiciels piratés atteint 44 milliards. Un record, deux fois supérieur à celui constaté en 2003 par le BSA pour la première édition de son étude, note l’organisme.
Le piratage peut prendre plusieurs formes : il peut s’agir de l’achat sur Internet de contrefaçons, de téléchargement sur les réseaux peer to peer ou encore de l’installation d’un logiciel sur un nombre de machines supérieurs à celui autorisé par sa licence. Une pratique souvent usitée en entreprise. Le BSA se concentre sur le piratage de logiciels dans le cadre d’une utilisation professionnelle et effectue régulièrement des contrôles dans les sociétés. « Le marché des particuliers est pire, mais il est plus difficile à contrôler », a indiqué Eric Beaurepaire, membre du BSA au Figaro. Et aucun secteur professionnel n’est épargné, qu’il s’agisse d’une grande entreprise ou d’un ministère.
Le paradoxe français
Pour la première fois, l’étude, réalisée par IDC pour le compte du groupement, est associée à une enquête d’opinion. Elle révèle la particularité française. Seulement 41 % des personnes interrogées pensent que les droits de propriété intellectuelle sont bénéfiques pour l’économie locale, contre 89 % en moyenne dans le monde. Pourtant, 68 % de ces mêmes personnes estiment que les ayants droit doivent être rémunérés pour leur innovation. Faut-il en conclure qu’ils trouvent normal que les droits de propriété intellectuelle soient rémunérés mais pas par eux ?
(1) Adobe, Apple, attachmate, Corel , Dassault Systèmes, Microsoft, Siemens, Symantec, Tekla, The MathWorks…
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