Les détaillants de la Française des jeux ont réalisé près de 6,56 milliards d’euros (43 milliards de francs) de chiffre d’affaires en 2000, sur lesquels ils ont perçu 5 % de commission. Tout développement sur Internet du monopole d’État était donc conditionné à un seul critère : ne pas froisser ce réseau.Si elle disposait d’un site institutionnel depuis 1998, la Française des jeux n’avait pas jusqu’ici développé de jeux en ligne. L’ouverture du site
Fdjeux.net, jeudi 7 juin, a été soigneusement étudiée pour ne brusquer personne.
Des jeux spécifiques
Les trois jeux à gain instantané proposés par le site n’existent que sur Internet et ne risquent pas de phagocyter des jeux à gratter distribués chez les détaillants de la Française des jeux. D’autre part, le site n’offre pas pour l’instant la possibilité de valider en ligne une grille de Loto.Autre spécificité, les jeux proposés sont tous payants. Le site se distingue donc des loteries comme Bananalotto ou Lotree, qui offrent aux internautes la possibilité de jouer gratuitement contre un clic sur un bandeau publicitaire.Si la Française des jeux ne se considère pas concurrent direct de ces sites, Jean-Étienne Bouedec, responsable du département Nouveaux produits et directeur du projet, avoue tout de même que leur arrivée “a accéléré le développement de ces jeux en ligne “.La société, qui détient le monopole d’État, n’exclut pas de se lancer elle aussi dans les jeux promotionnels mais uniquement dans une optique de marketing, pour se faire connaître. Elle pourrait donc s’associer à des marques connues pour lancer des jeux gratuits, dont les lots seraient uniquement des crédits pour jouer sur son propre site.
Deux mille inscrits en une seule semaine
Car sur Fdjeux.net, le surfeur devra indiquer son numéro de carte bleue afin de créditer son compte et jouer. Ses gains seront versés automatiquement.” Nous avons mis en place une plate-forme spécifique qui nous a coûté près de 4,57 millions d’euros “, explique Jean-Étienne Bouedec. Un investissement considérable pour l’ex-Loterie nationale, qui attend en retour un chiffre d’affaires de 76,22 millions d’euros en 2002, soit moins de 1 % de son chiffre d’affaires global.Avec près de 2 000 inscrits après une semaine, le site n’est pas pour autant considéré comme accessoire, puisqu’aux trois jeux en ligne actuels s’ajouteront quatre nouveaux jeux en septembre et deux en janvier 2002.La Française des jeux compte se distinguer par la sécurité des transactions et la certitude de la régularité de ses jeux. “Lorsque vous jouez dans un casino implanté aux Bahamas, quelles garanties avez-vous que votre carte bleue ne circulera pas sur le Net ou que les jeux ne sont pas truqués “, explique Jean-Étienne Bouedec, qui ne se considère pas concurrent de ses confrères européens.L’ensemble des loteries européennes se sont, en effet, engagées à ne pas saffronter directement sur la Toile. Pour jouer sur Fdjeux.net, il faudra résider en France et nulle part ailleurs. Un bon moyen de protéger son pré carré.
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