” Savez-vous que la moitié de la population mondiale n’a pas encore passé un seul appel téléphonique ? Et que plus de 60 pays ont un taux de pénétration de l’Internet inférieur à1 % ? “, interpelle Adama Samassekou, président du comité préparatoire du sommet mondial de la société de l’information.Fidèles à sa tradition humaniste, la 23e université de la communication à Hourtin présentait aujourd’hui les enjeux du sommet mondial de la société de l’information. Prévu pour le mois de décembre 2003, à Genève, ce sommet se fixe trois grands objectifs : favoriser l’accès à l’instruction et au savoir, préserver et développer la diversité culturelle sur les réseaux et substituer une culture de paix à une culture de confrontation entre gouvernements et société civile… vaste programme !
Place à la société civile
C’est donc par son mode d’organisation que ce énième sommet, organisé sous l’égide des Nations unies, se distingue. Pour la première fois, la société civile est intégrée dès le départ dans le processus d’élaboration des propositions. En amont du futur sommet, des comités régionaux (Afrique, Europe, Asie, Amériques) regrouperont représentants des gouvernements, de la société civile et grandes entreprises dans un esprit de travail collaboratif.” Que ce soient les chefs d’Etats (OMC, G8, etc.), les entreprises (forum de Davos) ou la société civile (sommet de Porto Allegre) : tous avaient leurs propres rendez-vous et se regardaient avec plus ou moins de méfiance, observe Guy Olivier Segond, ambassadeur spécial pour le sommet mondial de la société de l’information.
Avec le sommmet de Genève, ils se retrouveront tous ensemble, partageant leurs domaines de compétences. Les chefs d’Etats ont autorité pour définir le cadre juridique de la mise en place des réseaux. Les entreprises privées investissent dans les infrastructures de ces réseaux. La société civile (universitaires, associations, artistes, médias, organisations non gouvernementales) apporte ses contenus pour faire partager sa connaissance au plus grand nombre”, explique-t-il.
Proportionner l’offre en fonction du besoin
Reste l’incontournable dilemme : quels avantages peuvent avoir des entreprises privées à investir dans des pays en difficultés économiques ? ” Il existe des modèles économiques viables pour ces pays. Prenons un exemple : en Inde, plus de 100 000 ordinateurs Simputer ont été vendus. Ils coûtent environ 200 dollars, se commandent grâce à une interface vocale reconnaissant les quatre principales langues parlées dans ce pays, explique Guy Olivier Segond. De l’autre côté, les occidentaux utilisent seulement 5 % des capacités de leurs PC et ceux-ci sont beaucoup trop chers pour un africain, par exemple. Quel gâchis ! “, regrette-t-il.Une des solutions pourrait donc être la vente de PC plus proches des réels besoins des utilisateurs, donc moins chers et plus accessibles financièrement… Mais bien d’autres modèles économiques en matière de réseaux informatiques sont également possibles, selon Guy Olivier Segond.En décembre 2003, les 190 Etats membres des Nations unies, épaulés par le secteur privé et des représentants de la société civile, publieront donc un plan d’action afin de réduire la fracture numérique mondiale. Six mois plus tard, la France accueillera à Evian le G8 des pays industrialisés. ” Attachée à sa notion d’exception culturelle, la France a un rôle à jouer pour préserver la diversité culturelle des réseaux “, conclut Guy Olivier Segond.
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