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La foire à la minute tient sa première édition en France

Deux nouvelles sociétés s’attaquent au marché de la revente de minutes. Une bonne solution pour les opérateurs qui traitaient, jusqu’à maintenant, de manière bilatérale leurs achats de minutes commutées ou de bande passante.

La minute vers les Etats-Unis à 0,12 dollar, 25 millions de minutes ! ‘ Cette scène aurait pu se dérouler au palais Brongniart. Mais, tout cela se passe sur Internet. Les opérateurs y achètent des minutes commutées, à toute vitesse, comme s’il s’agissait de biens de consommation classiques. Si la revente de minutes en gros, considérée comme un métier à part entière, n’est pas nouvelle dans les pays anglo-saxons, cette activité a – enfin – germé en France où les premiers intermédiaires font leur apparition.

Un gros commutateur, un hôtel d’opérateurs, et l’affaire est dans le sac

Certes, la revente de minutes vers les Etats-Unis à des prix défiant toute concurrence n’est pas directement destinée à l’utilisateur, mais, c’est pourtant par ce biais que le prix des communications tend à baisser significativement pour ce dernier. En effet, c’est en achetant de la capacité à des gros opérateurs, dont les tuyaux sont loin d’être remplis, que d’autres opérateurs peuvent proposer à leurs abonnés des services à petits prix. Aux Etats-Unis, Arbinet a été le précurseur dans ce domaine en lançant son activité, il y a sept ans. Il est parti d’un constat assez simple : le taux d’utilisation du réseau d’un grand opérateur, comme AT&T, n’est que de 30 %. L’équation économique est élémentaire. Un intermédiaire a tout à gagner en mettant en relation des sociétés qui, jusque-là, traitaient en direct, mais avec une multitude de fournisseurs.
En France, deux sociétés s’attaquent à ce marché encore mal exploré. D’un côté, on trouve Trading.Com, créé par Arnaud Beauregard (fon- dateur de l’opérateur AXS Telecom) et par Richard Maindron, ex-cadre chez Belgacom. Pour mener à bien leur entreprise, les deux complices ont investi dans un gros commutateur AXE, d’Ericsson, qu’ils ont installé au beau milieu d’un hôtel d’opérateurs, en l’occurrence Telehouse. C’est à partir de ce lieu que Trading.Com propose ses services de bourse d’échange, en établissant un indice de prix en fonction de l’offre et de la demande du marché. D’ici à la fin de l’année, Trading.Com espère traiter un volume mensuel de 10 à 20 millions de minutes et réaliser un chiffre d’affaires d’environ 100 millions de francs.

Un métier de services, non d’opérateur

De l’autre côté, la société hollandaise Interxion ouvre une cinquième plate-forme – après Amsterdam, Londres, Bruxelles et Francfort -, à Paris. En plus de la revente de minutes et de bande passante, la société offre aux opérateurs la possibilité d’être hébergés dans son Data center, ainsi que l’interconnexion voix sur ses équipements de routage.
Un métier qui ne semble pas si facile à mettre en ?”uvre. ‘ Nous sommes en discussion avec l’ART pour être dispensé de la licence d’opérateur’, précise Fabrice Coquio, directeur général de la filiale française d’Interxion. En effet, cette société ne souhaite être ni opérateur d’infrastructure ni opérateur de services. Elle veut seulement jouer le rôle d’intermédiaire dans des négociations purement commerciales. L’ART a visiblement du mal à cataloguer cette activité.

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Jérôme Desvouges