Depuis le 8 mars, la Fnac est la première grande enseigne à expérimenter la vente de produits culturels par téléchargement. C’est Digifnac, un magasin entièrement numérique. Jusqu’alors, seuls des pure players, tels France MP3 (musique) ou encore Softbynet (logiciels), offraient ce type de prestation.Pour alimenter ses linéaires, la Fnac s’appuie sur des partenaires : 00h00.com et Mobipocket fournissent des livres et des périodiques digitalisés. A l’avenir, et afin de ” maîtriser les marges commerciales, la Fnac discutera directement avec les éditeurs traditionnels pour la distribution en ligne de leurs ouvrages “, précise Njara Zafimehy, le responsable de la stratégie et du développement de la distribution électronique de la Fnac.Côté logiciels, Softgallery, société spécialisée dans la vente de logiciels, apporte à Digifnac une centaine de références.La diffusion de la musique est plus problématique. A l’heure où les principaux détenteurs de catalogues optent pour leurs propres solutions de distribution, la Fnac se rappelle à leur bon souvenir. ” Nous sommes neutres et notre métier est d’organiser des produits dans des rayonnages, afin de satisfaire une large clientèle. Sur Internet, notre préoccupation est la même “, argue-t-on chez le distributeur. Mais ce n’est pas simple.Les majors de la musique traînent des pieds. Concrètement, si la Fnac n’a pu s’entendre avec certaines majors, Vivendi Universal en tête, elle propose, au lancement de Digifnac, une sélection de 50 titres en téléchargement gratuit “pour promouvoir le service”, avant de porter le catalogue à 1000 titres payants, fin mars. Les morceaux, distribués au format Windows Media, seront commercialisés entre 8 et 12 francs et seront siglés EMI, Virgin, Wagram ou encore Pias.Si la Fnac reste discrète sur les investissements consentis et sur ses objectifs commerciaux, les estimations des instituts d’études parlent pour elle. Ainsi, les ventes par téléchargement ont représenté 3 % des échanges commerciaux en ligne (100 millions de dollars, selon Forrester Research) cette année aux Etats-Unis, et devraient atteindre 22 % d’ici à 2004.En France, le marché cumule les obstacles : outre la question de la pénétration d’Internet, les politiques de prix ne sont pas toujours maîtrisées. Ainsi, J6M.com, l’ouvrage du président de Vivendi Universal, est commercialisé au même tarif sur papier et au format électronique. Cette ” convergence ” des prix risque fort d’être mal interprétée par les clients, même férus de technologie.
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