Vendu 10 dollars le baril à l’époque, le prix du Brent de la mer du Nord dépasse maintenant allègrement les 30 dollars. Mieux : tout l’été, il s’est maintenu à ce niveau, jamais atteint depuis plus d’une décennie. Dans le passé, un tel seuil provoquait un “choc pétrolier “. Aujourd’hui, rien. L’économie reste en croissance. Pourquoi ? Entre-temps, Internet et les télécoms ont modifié la donne.Une véritable révolution s’est produite. Désormais, il est clair que l’énergie économique a changé de carburant, prenant les nouvelles technologies comme matière première, et non plus l’or noir des pétroliers. Avec lui, tous les indicateurs – croissance, chômage et inflation – sont et restent au vert.D’ordinaire, comme en 1973 ou en 1986, les chocs pétroliers successifs avaient provoqué les “crises ” durables que l’on connaît. Surchauffe inflationniste, chômage, tassement de la croissance et du PIB. Rien de tout cela ne se produit. Le prix du baril peut bien flamber, cela n’intéresse plus personne. Les médias se remplissent de Net économie, d’UMTS, d’ordinateurs de poche ou de start up. Ce sont ces éléments qui sont hissés au rang de nouvelles matières premières mondiales. Finie l’hégémonie des pays pétroliers. Les émirs d’aujourd’hui s’appellent Larry Ellison, Bill Gates, Scott McNealy ou Carly Fiorina. Ils président désormais aux destinées de l’e-planète Terre, au grand dam des majors pétroliers. Shell, Exxon, Amoco, BP ou TotalFinaElf continuent, plus que jamais, à faire d’excellents profits. Mais qui connaît encore le nom de leurs PDG ?Qui peut encore penser qu’ils interviennent sur l’économie mondiale ? Même le naufrage – écologiquement dramatique – du pétrolier Erika ne fait plus la une des quotidiens. Récemment, un expert de l’OCDE enfonçait le clou. “Le poids des industries pétrolières ne cesse de diminuer dans le tiers-monde, constatait-il lors de la dernière Conférence mondiale du pétrole. Heureusement que les ordinateurs ne roulent pas à l’essence !” Mais si les conséquences du choc pétrolier de 1999/2000 n’intéressent personne, elles interpellent encore l’automobiliste, qui s’inquiète de voir le compteur de la pompe à essence passer progressivement de 6 francs à plus de 8 francs le litre.Seule consolation, la voiture reste encore utile pour des déplacements réels. Qu’en sera-t-il demain, quand la réalité virtuelle l’emportera sur le matérialisme pétrolier ? Oui, décidément, l’énergie du nouveau millénaire sera électronique, et les réseaux la nouvelle matière première mondiale. Les propriétaires de pipelines et de gazoducs l’ont bien compris : tous sont en train de doubler leurs tuyaux rigides de fibre optique leur permettant de lancer des offres de transport informatique.
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