Malgré les nouvelles machines annoncées par Steve Jobs, qui ont eu pour effet de remettre Apple à niveau par rapport à l’offre des PC, Apple est loin d’être tiré d’affaire : la firme a dû annoncer 247 millions de dollars de pertes pour son dernier trimestre fiscal, qui s’est clos le 31 décembre.Le marasme de l’économie américaine et la baisse importante de la demande mondiale ne sont pas étrangers à ces difficultés. Les ventes d’Apple ont ainsi chuté de près de 40 % par rapport aux estimations initiales du constructeur, faisant de la période des fêtes 2000 l’une des pires qu’il ait connues, tout comme, d’ailleurs, pour le reste de l’industrie informatique. La société a été particulièrement touchée par certaines erreurs stratégiques commises par son général en chef.
Le mea culpa de Jobs
Steve Jobs, d’abord, est passé à côté de l’une des principales tendances de l’année 2000 : la musique sur Internet, en général ; et, notamment, le format MP3, avec l’énorme succès de Napster.C’est ainsi que Steve Jobs s’est refusé à intégrer un graveur de CD-Rom à ses machines grand public, les iMac. Les constructeurs de PC, Compaq et HP en tête, n’avaient pas hésité, eux, à proposer des machines grand public équipées de lecteurs de DVD-Rom et de CD-RW.D’autre part, les Macintosh ont souffert, vis-à-vis du public non averti (puisque la puissance d’une machine n’est pas proportionnelle à sa fréquence), d’un manque de fréquence, le plus puissant des processeurs PowerPC plafonnant à 500 MHz.AMD et Intel, pour leur part, affichaient des fréquences dépassant le gigahertz. Sur ce point, il est vrai qu’Apple était dépendant du couple IBM-Motorola, les fabricants du processeur.Bien que le fondateur d’Apple ait reconnu ces erreurs lors de son discours d’ouverture de MacWorld, et qu’il ait tenté de les réparer avec l’annonce des nouveaux produits, le mal était fait.Le niveau d’inventaire de la firme a atteint des sommets impressionnants avec près de onze semaines d’invendus dans le réseau de distribution. Apple n’a donc pas d’autre choix que de brader l’ensemble de sa gamme, du serveur biprocesseur G4 à l’iMac, pour se délester de ses anciens modèles et faire ainsi place neuve pour ces futures machines, dont un iMac enfin doté d’un graveur.
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