La personnalisation apparaît de moins en moins comme un facteur de différenciation entre les divers logiciels de commerce électronique. Le produit vedette de Broadvision, éditeur qui s’était fait le chantre de la personnalisation avancée, s’appelle toujours One-to-One. Mais la société n’en fait plus son principal argument de vente.La personnalisation est plutôt vue comme la cerise sur le gâteau. Il est vrai que la plupart des concurrents de Broadvision adaptent également automatiquement le contenu du site au profil de l’internaute. Tous les logiciels de commerce disposent désormais d’un module de gestion de règles. Et ils ne sont plus les seuls : les spécialistes de l’infrastructure, qui lorgnent le commerce électronique, ont eux aussi enrichi leurs serveurs d’applications de fonctions de personnalisation. C’est particulièrement vrai pour les deux poids lourds du secteur, IBM et BEA Systems. Les spécialistes de la gestion de la relation client, comme Remedy, suivent le même chemin. Il n’empêche que le progiciel de Broadvision conserve toujours une longueur d’avance en matière de gestion de la personnalisation (voir, à ce propos, l’avis, ci-contre, de l’analyste Kyle Johnson, de Forrester Research). La simplicité de son module de gestion de règles le rend – en théorie, du moins – accessible à n’importe quel utilisateur.
L’offensive des éditeurs de serveurs d’applications
Les sociétés de services se montrent cependant plus sceptiques. “Ces fonctions ne sont pas utilisables à 100 % par des non-informaticiens“, estime quant à lui Christophe Bonnet, directeur de l’activité conseil en systèmes d’information de FI System.Mais l’argument des éditeurs fait mouche auprès des entreprises. C’est l’un des points clés qui a incité Peugeot à retenir Broadvision. “L’objectif était de disposer d’une forte indépendance pour man?”uvrer cet outil, explique Pierrick Dinard, responsable du département internet du constructeur automobile. Ce sont les concessionnaires eux-même qui vont mettre à jour le contenu du site, et les professionnels du marketing qui vont modifier les règles. ” Pour mettre en ligne ses nouveaux sites, Peugeot a néanmoins confié à Accenture la traduction informatique des règles de personnalisation. Et le constructeur est en train de mettre prudemment en place son schéma de fonctionnement, car l’impact sur l’organisation est encore aujourd’hui mal évalué.La souplesse d’utilisation des moteurs de règles distingue encore les progiciels de commerce électronique et les serveurs d’applications. Mais ces derniers y travaillent. Ainsi la version 5. 1 de Websphere Commerce Suite, la suite d’IBM basée sur son serveur d’applications, a-t-elle gagné un nouveau module de gestion de règles – toujours emprunté à Blaze Software, mais d’un maniement plus aisé. L’objectif d’IBM est double. Il s’agit d’ouvrir son logiciel à un plus grand nombre, tout en accélérant la mise en place de campagnes marketing.
BEA partenaire privilégié des éditeurs spécialisés
EA vient également de revoir les fonctions de personnalisation associées à son serveur d’applications Weblogic Commerce Server. Il a abandonné le logiciel Jrules, d’Ilog, pour concevoir son propre moteur de règles. Ce dernier sert les logiciels de gestion de contenu, comme Interwoven ou Documentum, avec lesquels BEA a récemment passé des accords.L’emprise des serveurs d’applications sur la personnalisation est donc de plus en plus manifeste. Pour Christophe Bonnet, de Fi System, “la gestion de règles sera, à l’avenir, prise en charge par les serveurs d’applications, comme ils gèrent déjà d’autres fonctions“. Ce point de vue est partagé par les spécialistes de la gestion de contenu, tel Vignette. Une prérogative qu’a du mal à abandonner Broadvision, même s’il fait appel aux éditeurs de serveurs d’applications J2EE pour procéder à l’ouverture de son logiciel.
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