La confiance naît d’un sentiment pas toujours rationnel. Presque d’un acte de foi. A priori loin des statistiques dont se nourrissent analystes et chartistes. Et pourtant, grands patrons et spécialistes de la communication financière le savent bien, la Bourse marche essentiellement au sentiment.Jusqu’à présent, les investisseurs adoraient qu’on leur raconte des histoires, autant que possible des success stories. Aujourd’hui, les marchés financiers sont devenus agnostiques. Jour après jour, ils massacrent ce qu’ils adulaient hier : les technologies, les hommes, les entreprises.Les blue chips comme France Telecom ou Vivendi Universal sont rangées au rang de vulgaires start-up. Leur cours est systématiquement pilonné, bien en dessous de leur valeur à la casse. Les stars du business, hier à la une des magazines économiques, sont désormais sifflées en assemblée générale. Voire, tels Bernie Ebbers, le fondateur de Worldcom, contraintes à la démission.De leur côté, les fonds d’investissement s’attaquent à tout ce qui ressemble à un conglomérat. General Electric, l’?”uvre de Jack Welch, est ravalée au niveau d’un barbouillage abscons. Mais les investisseurs fuient tout autant les entreprises recentrées sur un métier, qui, à l’instar d’Alcatel, ont pris le risque de s’exposer aux à-coups conjoncturels.Les marchés financiers ne savent plus à quel saint se vouer. La franche reprise se fait attendre. L’affaire Enron n’en finit plus de produire des métastases. Henri Guaino, ancien commissaire au Plan, s’interroge même dans Les Echos sur la fin des entreprises. “L’entreprise globale se dilue en même temps qu’elle s’étend à coups de fusions et d’acquisitions”, observe-t-il.L’heure est-elle à la déflagration ? Sûrement pas. Mais les sociétés TMT vont devoir apprendre à faire face durablement aux craintes des marchés. Avec la transparence et la prudence comme seules armes.
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