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La fin de la manette de jeu ?

La reconnaissance de mouvements mobilise les fabricants de consoles. Après Sony et Nintendo, Microsoft lance son capteur Kinect, où le corps du joueur remplace la manette. Prometteur.

Malgré ses capacités techniques limitées, la console de jeux Wii de Nintendo connaît un succès insolent. Un plébiscite dû à son duo de manettes à reconnaissance de mouvements, la Wiimote et la Nunchuk. Sensibles au phénomène, Sony et Microsoft ont fourbi leurs armes. Le premier a dégainé la PlayStation Move, une sorte de Wiimote améliorée, alors que le second vient de commercialiser le capteur Kinect pour Xbox 360. Se passer complètement de manette, tel est le pari de Microsoft puisque c’est le corps tout entier du joueur qui tient lieu d’interface de contrôle. Kinect combine une caméra et un capteur infrarouge ainsi qu’un capteur sonore. Cette association lui permet d’identifier le corps humain et ses articulations principales. Il est ainsi capable de situer dans l’espace les mains, la tête, les pieds, le bassin, la position de la colonne vertébrale, et aussi l’inclinaison des coudes, des genoux et des épaules.

Capter le grand public

Si la reconnaissance est bluffante, le seul bémol concerne le capteur sonore, non exploité pour le moment. Ce dernier devait permettre au propriétaire de la console de la piloter à la voix, mais les essais effectués aux Etats-Unis se sont révélés peu probants…L’intérêt du périphérique est de pouvoir commander l’interface de la console avec les mains, comme le faisait Tom Cruise dans le film Minority Report. Mais, surtout, de jouer à des jeux où il va falloir sauter, s’accroupir et mimer des gestes avec précision. Le marché visé par Microsoft n’a rien de mystérieux : il s’agit des joueurs occasionnels, des familles et de ceux qui ont été séduits par la Wii de Nintendo.

Pour tous les goûts

Pour alimenter Kinect en jeux dès son lancement, Microsoft édite cinq titres offerts avec le capteur. Kinect Adventures propose des défis à la Fort Boyard (descente en rafting d’un cours d’eau, parcours de course d’obstacles, etc.). Avec Kinect Joyride, le joueur est au volant de bolides sur des tracés dont les virages se prennent avec tout le corps. Le principe du jeu, où il faut ramasser des malus (bombes, mines, etc.) et des bonus sur le circuit pour les utiliser contre ses adversaires, reste classique. Avec Kinect Sports on, s’adonne aux joies du ping-pong, du beach-volley du bowling ou encore du 110 mètres haies. Kinectimals s’adresse aux joueurs les plus jeunes en leur permettant d’adopter des bébés félins, comme un tigre du Bengale ou une panthère noire, pour jouer avec, les câliner et leur apprendre des tours. Un concept qui rappelle beaucoup Nintendogs de Nintendo et EyePet de Sony. Harmonix, les créateurs de Rock Band, sont à l’origine de Dance Central, un jeu qui vous apprend des chorégraphies pour danser sur des musiques à la mode.L’expérience s’avère très probante avec ces premiers titres… mais la question qui reste en suspens concerne l’implémentation de Kinect dans des jeux au contenu et à la réalisation plus poussés que ceux proposés à l’heure actuelle. D’autant plus que le périphérique coûte la bagatelle de 149 euros et de 299 euros avec une console Xbox 360 4 Go. Mieux vaut donc l’essayer avant de l’acheter !

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Cyril Valent