” Cette année, chacun fait sa petite cuisine avec la fête de l’internet “, concède Eve Moreau, coordinatrice nationale de l’événement depuis cinq ans. ” D’autant que, en 2001, le
scrutin municipal avait quelque peu “gelé” les actions sur le terrain, rappelle-t-elle, les candidats locaux voulant éviter à tout prix qu’on les soupçonne de “propagande électoraliste” en participant
à la fête. “” Au final, puisqu’on se bat pour faire entrer Internet dans la vie de tous les jours, c’est plutôt une bonne chose que les candidats à la présidentielle soient très présents sur les thèmes
technologiques “, ajoute-t-elle.A moins d’un mois du premier tour, un sondage CSA-Groupe Serveur-Nouvel Hebdo révèle que c’est le Premier ministre sortant qui serait le “plus apte à développer les nouvelles
technologies” (NTIC).Avec 27 % de réponses favorables, Lionel Jospin se situe loin devant Jacques Chirac, qui rassemble sur son nom 15 % des internautes ayant répondu au sondage en ligne sur
www.internet2002-2007.org.Christine Boutin, ex-UDF, et Jean Saint-Josse se partagent la dernière place du classement, aucun sondé n’ayant voté en leur faveur. Sur le site internet du candidat de Chasse, Pêche, Nature, Tradition (CNPT), les recherches par les
mots-clés ” Internet “, ” numérique “, ” technologie ” ou encore ” Web ” débouchent toutes sur la même fenêtre : “pas de solution”.Deux ans après l’éclatement de la bulle Internet, on constate un léger glissement sémantique dans le discours des candidats. Il n’est plus question de grand soir numérique mais plutôt d’une adaptation, certes appliquée mais surtout
progressive, aux NTIC.On ne cherche plus à passer d’un coup à la société de l’information, mais on recherche, tel François Bayrou, candidat de l’UDF, un “nouvel élan”, “de nouvelles
pistes” pour entrer dans cette société.A l’instar de Jacques Chirac le 12 mars dernier, le Premier ministre candidat a accordé vendredi un entretien au Journal du Net dans lequel il explique vouloir faire de la France “la première
économie numérique d’Europe”, notamment grâce à un renforcement des crédits à la recherche et des aides à l’équipement en ordinateurs pour les ménages à revenus modestes.
Réduire la fracture numérique…
Un axe également traité par Jean-Pierre Chevènement qui présentait vendredi matin son programme de campagne. Le candidat du Pôle républicain, qui est entouré de pas moins de trois conseillers NTIC, propose “une aide
spécifique de l’Etat réservée aux ménages modestes et destinée à l’achat de matériel informatique et à couvrir partiellement le coût de la connexion à internet “.La semaine dernière, Jacques Chirac s’était engagé à porter le projet “d’une France numérique” qui comblerait son retard grâce à un “plan de rattrapage en équipement
informatique” de 300 millions d’euros. Ces mesures doivent permettre de lutter efficacement contre la fracture numérique.Si tous les candidats en lice se promettent de la réduire, quelques nuances notoires se font jouer.“La fracture numérique n’est qu’un avatar secondaire de la fracture sociale “, insiste Erwan Carof,
chargé des questions technologiques au sein de la Ligue communiste révolutionnaire. “Il n’y a pas d’égalité devant la technologie sans redistribution des richesses”, ajoute le conseiller d’Olivier
Besancenot.” Lutter contre le fossé numérique, qu’il soit social, géographique ou générationnel “ a été selon Lionel Jospin l’une des priorités du gouvernement sortant. Le candidat socialiste entend poursuivre
cette politique en généralisant les accès publics à Internet et en favorisant le développement des services administratifs en ligne.
… et développer le haut débit pour tous
L’Association française des fournisseurs d’accès à internet (AFA) a lancé cette semaine un appel aux candidats à la présidentielle. Selon le président de l’AFA, Jean-Michel Soulier, avec 30,1 % de foyers connectés à Internet, la France
se situe toujours en dessous de la moyenne des pays de l’Union européenne.Toutes tendances confondues, petits et grands candidats ont également donné de la voix ces dernières semaines sur l’accès à Internet à haut débit. A gauche, on insiste surtout sur le caractère de service public de cette connexion rapide
et illimitée à Internet.“Si l’enjeu des services publics de communication était hier le téléphone, aujourd’hui, c’est l’Internet pour tous, et à haut débit s’il vous plaît”, peut-on lire sur le site de campagne
de Robert Hue.Il faut se défaire de “l’attitude profondément irresponsable qui consiste à abandonner aux seules entreprises le soin de développer (…) les nouveaux services internet “, souligne Noël Mamère sur une
page de son site web intitulée “Pour un internet libre, citoyen et solidaire”.A droite, Jacques Chirac concentre ses propositions dans le domaine du haut débit sur lexploitation des lignes téléphoniques traditionnelles au moyen de la technologie ADSL (Asymetric Digital Subscriber Line) et souligne que France
Télécom doit “poursuivre la politique engagée de baisse des tarifs” grâce au dégroupage.En revanche, François Bayrou apporte quelques suggestions alternatives pour les milieux ruraux, comme “la boucle locale radio, voire internet via le réseau électrique”.
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