Qui est arrivé le premier sur la toile : les femmes ou les sites féminins ? Une chose est sûre, il y a du monde au balcon sur le web. Moins technophile que les hommes, la gent féminine a longtemps fait la grimace face à l’écran et sa souris. Mais aujourd’hui, elles sont 4 888 000 à surfer de leur domicile, soit 51,6 % de plus qu’il y a un an, selon une étude de Netvalue. RTT, revenus en hausse, plus de foyers équipés… autant d’éléments qui incitent les femmes à se brancher. Résultat, l’audience globale des sites féminins a progressé de 25 % en un an.Qu’est-ce qui fait cliquer les “cyberdames” ? Les 25-49 ans, la tranche d’âge majoritaire chez les femmes internautes, privilégient les fonctionnalités marchandes, communicantes, informatives et ludiques du net. Ainsi, elles passent 42 minutes par mois sur les messageries instantanées et 52 sur les jeux d’argent.“Elles sont pour la majorité actives, pressées, sélectives et fidèles”, note Anne-Sophie Pastel, rédactrice en chef du site Aufeminin.com. En mars, 5,8 % des surfeuses connectées à domicile ont visité des sites féminins. Une aubaine pour les annonceurs qui estiment que 4,8 % des femmes internautes sont exposées aux bannières pub.” Mais, sur le web, les femmes sont difficilement identifiables “, explique Marie-Noëlle Becue, responsable marketing chez IPG-Interactive. Alors, pour toucher leur c?”ur de cible, les annonceurs sont prêts à investir des sommes considérables.Aufeminin.com a ainsi enregistré pour l’année 2001 un revenu publicité hors échange et e-commerce de 615 000 euros. Mais “être rentable avec un modèle d’affaires basé sur la pub est quasiment impossible face à la quantité de sites”, ironise gentiment Isabelle Collet, rédactrice chez Chiennesdegarde.org, le site du célèbre collectif féministe.
Promotion sur mesure
Pour répondre à la demande des annonceurs, des solutions spéciales sont échafaudées : échanges, partenariats, offres couplées, marketing relationnel… Une démarche que l’on retrouve chez Yahoo, qui a mis en ligne le mois dernier ” Yahoo bien-être “.“Les contenus sont rédigés par des partenaires comme Topsante.fr, Psychologies.com ou encore Elle.fr”, précise Nathalie Dray, de Yahoo France. Un résultat qui permet au portail de ne pas investir dans le projet, et aux annonceurs d’être présents sur plusieurs sites. De son côté, Vogue.com a conçu des bannières animées et des liens interactifs pour un concours organisé par Guerlain.Bilan : 2 400 participantes et une augmentation du trafic dans la boutique. Autre exemple, en créant un club ” my Lancôme “, la marque a enregistré 2 500 inscriptions et créé une base de données qualifiée.Aufeminin.com a également pris les devants pour conserver le leadership de sa catégorie (770 000 visiteurs uniques en mars). Tout est étudié “pour éviter le zapping et convaincre les annonceurs de l’efficacité de ce média auprès de la population féminine”, explique Sophie Pastel. Reste à savoir si ce type de contenu répond à leur demande et correspond à leur image.Pour Isabelle Collet, la réponse est claire : “Ces sites ressemblent à de grosses boutiques et véhiculent une image de la femme que nous désapprouvons.”Comme quoi, le mythe de la ” ménagère ” a la vie dure…
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