En 1979, les jeunes femmes représentaient 55 % de la filière informatique de l’Insa (Institut national des sciences appliquées) de Rennes. Aujourd’hui, 14 %. Une chute caractéristique, d’ailleurs enregistrée un peu partout
dans le monde.Une récente étude du BIT (Bureau international du travail) évaluait cette baisse de la part des femmes dans la profession sur les dix dernières années à 12,5 % en moyenne. L’informatique fait donc un vrai pied de nez à la fameuse
parité hommes-femmes ! Et va ainsi à l’encontre des idées reçues.Pourquoi l’image de la profession s’est-elle à ce point détériorée auprès de la gent féminine, quand, au contraire, on aurait pu supposer qu’en raison de sa nouveauté elle allait échapper aux stéréotypes sexistes ? La réalité
aurait-elle trompé les espérances des étudiantes des années 70 et 80 ?Isabelle Collet, chercheuse en sciences de l’éducation à l’université de Nanterre, tente une explication en se référant à la psychologie sociale : ‘ L’expression des préférences professionnelles est
essentiellement considérée comme le résultat d’une activité de comparaison effectuée par l’individu entre la représentation qu’il a de lui-même et celle qu’il se fait du monde professionnel. ‘Or, poursuit-elle : ‘ Fortement installée dans un environnement masculin de techniciens ou de cadres administratifs, cette discipline s’est ensuite nettement implantée chez les garçons par le biais du
micro-ordinateur. De sorte que son univers s’est rempli de références masculines ?” l’heroic-fantasy, les simulateurs de vol ou de conduite, la science-fiction… ‘Un monde où les adolescentes ne trouvent pas forcément leur place ! Donc, rien pour les attirer vers une profession pour laquelle elles ne manquent pourtant pas de talent ! En effet, lors des cursus, les professeurs
?” en tout cas ceux de l’Insa ?” ont vérifié que le niveau des promotions s’élevait proportionnellement au nombre d’étudiantes présentes !Par ailleurs, les rares femmes qui ont réussi à s’imposer, rompant avec les stéréotypes ?” peur du succès ou sentiment d’imposture ?” font merveille. Notamment à la tête de directions informatiques. Des modèles pour
rendre le goût de la profession aux ados ?* Rédactrice en chef adjointe de 01 InformatiqueProchaine chronique lundi 9 juin
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