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La Fédération française de tennis fait la chasse aux vidéos sur YouTube

Alors que le tournoi de Roland-Garros bat son plein, la Fédération française de tennis accuse YouTube de diffuser des images de la compétition sans autorisation. Elle a décidé de se joindre à une autre plainte contre le site.

Pas facile de trouver la balle de match remportée par Maria Sharapova contre Patty Schnyder sur Internet. La Fédération française de tennis (FFT) fait bonne garde. Depuis le début de Roland-Garros, elle fait systématiquement la chasse
aux images du tournoi parisien mises à disposition sur les sites de partage de vidéos comme Dailymotion et YouTube. Avec une collaboration apparemment pas toujours efficace de la part de ces derniers. A tel point que la FFT a décidé de passer à
l’offensive.Elle vient en effet de se joindre à une action judiciaire lancée aux Etats-Unis contre YouTube et initiée par la Premier League de football anglais. La filiale de Google est accusée de ne pas faire le ménage sur son
site et de permettre la diffusion d’images protégées par des droits de retransmission.La Ligue de football professionnel française (LFP) s’est elle aussi associée à cette plainte. Elle avait déjà eu maille à partir avec le site de partage de vidéos au mois de
novembre 2006. Aux Etats-Unis, YouTube est aussi
poursuivi par Viacom pour infraction sur les droits d’auteur. Le groupe de médias (MTV, Paramount…) lui réclame un milliard de dollars.Cette traque aux images organisée par les fédérations s’applique aussi bien aux vidéos amateurs tournées dans les enceintes sportives (comme à Roland-Garros), qu’aux extraits enregistrés sur les chaînes de télévision retransmettant
l’événement. ‘ Nous leur vendons des droits exclusifs. C’est à nous de faire respecter cette exclusivité ‘, justifie une porte-parole de la Fédération.France Télévisions est ainsi seule à proposer sur Internet le tournoi de
Roland-Garros en direct (ainsi que la diffusion de magazines), moyennant un paiement à la durée (2,99 euros par jour, par exemple). Quant aux images tournées par des amateurs, la loi
est claire : il est interdit de violer les droits d’exclusivité des retransmissions en dehors du cadre légal du droit à l’information (extrait dans un journal, par exemple).

Des logiciels pour traquer les images protégées

Dailymotion aurait parfaitement compris la problématique et prendrait des précautions de sa propre initiative, selon la FFT. Une réunion de travail entre le site français et la fédération est d’ailleurs prévue ces jours-ci pour définir
les moyens de protéger les images du tournoi sur le long terme. De son côté, YouTube retire au fur et à mesure toutes les vidéos des matchs de Roland-Garros, en indiquant sur les pages incriminées qu’elle le fait à la demande de la FFT. Mais cela ne
suffit pas à satisfaire celle-ci, d’autant que la filiale de Google a refusé de rencontrer les responsables de la fédération, selon sa porte-parole.Pour défendre ses intérêts, la FFT s’est adjoint les services d’une agence anglaise spécialisée dans le domaine : Netresult. Cette dernière est chargée de débusquer les sites qui retransmettent en direct les matchs ou le tableau
des scores point par point. Leur méthode s’appuie à la fois sur des outils techniques et sur une équipe de spécialistes (voir encadré). On parlait déjà de Netresult en 2000
pour faire la chasse aux vidéos des Jeux olympiques.On n’en a sans doute pas fini avec les affaires de retransmissions illégales d’événements sportifs. A quelques semaines du départ du Tour de France, Amaury Sport Organisation, l’organisateur de la Grande Boucle, prend les devants.
‘ Les images du Tour appartiennent aux seuls détenteurs des droits de retransmission ‘, rappelle un porte-parole. La société mène actuellement une série de réunions de travail sur le sujet afin de
déterminer les actions à mener contre Dailymotion et autres plates-formes de partage de vidéos.Voir aussi le dossier
Roland-Garros sur 01men

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Karine Solovieff