Réduction des coûts, changement d’actionnaires et recherche de gain de productivité… Autant de raisons qui poussent les entreprises à envisager l’infogérance de la totalité de leur système d’information. Infogérer l’applicatif, l’infrastructure, transférer son personnel ? Oui, mais sous certaines conditions seulement : la maîtrise d’ouvrage demeure entre les mains de la DSI, et la reprise du personnel par le prestataire se fera au prix d’un réel suivi d’évolution de carrière des informaticiens “transférés “.
“Nous en sommes à la troisième année de notre contrat (sur cinq ans) d’infogérance globale, avec un transfert, chez Euriware, de vingt-six informaticiens chargés de la production informatique. Nous avons, bien entendu, gardé la maîtrise d’ouvrage, et nous pilotons la maîtrise d’?”uvre, tient à préciser Jean-Marie Gutleben, DSI de Clemessy (conception et réalisation de travaux électriques et mécaniques). En interne, dix chefs de projet sont responsables de l’assistance à maîtrise d’ouvrage pour élaborer les cahiers des charges fonctionnels, assurer le suivi de la sous-traitance et piloter l’évolution de l’infrastructure.” Pour le directeur de l’organisation industrielle de Clemessy, Jean-Marc Meyer, le point de départ d’une infogérance globale, “c’est en général de nombreux changements du système d’information, impossibles à réaliser seul, liés à des problèmatiques de maîtrise financière, de ressources et de délais.” L’évolution du périmètre des activités et le changement d’actionnaires ont été des éléments clés du choix de la DSI : “Nous sommes passés de sept à quinze filiales, soit de quatre mille à six mille cinq cents personnes, sans oublier le passage à l’euro, aux trente-cinq heures et le déploiement de la messagerie Lotus Notes et du nouveau PGI pour notre groupe.”Les principaux indicateurs du contrat sont, pour Jean-Marie Gutleben, “proposés par l’infogérant, mais adaptés à notre métier et à notre disparité territoriale. Sans omettre l’aspect social “. Aujourd’hui, le DSI pense revoir les aspects économiques et de qualité de service : “Il faut que la facture informatique suive notre courbe de rentabilité économique.” Selon Guillaume Barral, directeur de l’activité infogérance chez EADS Matra Datavision, “les indicateurs doivent être des éléments de mesure du contrat d’infogérance ?” – qualité, volumes traités et ressources informatiques consommées ?”, et, surtout, des éléments de mesure d’atteinte des objectifs, comme l’amélioration progressive des résultats “.Aux Transports Daher, c’est d’abord l’amélioration de la qualité de ses services, puis la baisse des coûts qui ont incité la DSI à opter pour l’externalisation de l’informatique. Mais, pour l’instant, la DSI procède par étapes. Elle n’infogère pas tout d’un seul coup et n’envisage pas de transférer du personnel. “Nous avons abouti à l’idée d’infogérer nos applications vitales et d’exploiter nos systèmes parce que la gestion de nos divers métiers ?” logistique, transport ?” et les contraintes de service continu sont trop lourdes à porter. Un retard de livraison d’une minute représente une pénalité de 9 147 euros ! Externaliser l’exploitation industrielle ne nous coûte pas plus cher. Je bénéficie de l’industrialisation sans en supporter les coûts”, explique Georges Delisle, DSI chez Daher. Après avoir réalisé la centralisation de l’informatique sur ses soixante sites, Daher externalisera ce mois-ci ses plates-formes EDI. “J’infogère d’abord ce que je maîtrise : les processus clients. Je m’occuperai ensuite des systèmes plus difficiles à confier.”
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