L’informatique coûte cher, on le sait. Le problème ne date pas d’hier. La DSI a toujours autant de mal à justifier ses dépenses ?” pardon, ses investissements. La crise actuelle a propulsé le coût technologique sous la lame luisante de la guillotine des directions financières. On passe l’informatique qui gaspille au peloton d’exécution, et l’on exacerbe une tendance déjà bien ancrée chez nos compatriotes, celle de la timidité quand vient le jour de la paie.Derrière les déclarations d’intention des fournisseurs et des utilisateurs de mettre en place des systèmes performants, de qualité, orientés clients et tout le tintouin, toute relation commerciale se ramène, en réalité, à un vulgaire marchandage d’apothicaires. Au moment de mettre la main à la braguette du porte-monnaie ?” que ce soit pour l’ouvrir ou la fermer ?”, les tensions se cristallisent et les haines s’attisent.Le jour de la paie est le plus dur pour tout le monde. Dur pour les fournisseurs, pas certains d’être réglés par certains grands comptes un peu trop timides du chéquier. Dur pour les directions informatiques, taraudées par la question existentielle “Et si je m’étais planté ?”.Au final, ces dernières s’accrochent à des pratiques d’évitement assez molles, mais remarquables d’efficacité. Exemples fréquents : on achète un progiciel dont on n’a pas besoin juste pour rentrer dans la ligne budgétaire.Ou bien encore, on mise sur la tendance branchée du moment, le gratuit, sans crier par-dessus les toits que Linux, les scripts PHP, les composants gratuits et autres logiciels libres ne font souvent que déplacer les dépenses de l’achat vers l’intégration et le support. Mais, au moins, on évite ou on recule le mortifiant jour de la paie. Bref, pas besoin d’être paranoïaque pour voir au sein de lindustrie informatique un vaste complot visant à porter atteinte à la dignité des mauvais payeurs et des mal payés. Au jeu du plus retors, tous sont gagnants ?” clients et fournisseurs.Et quand vient le jour de la paie, les DSI redeviennent centre de coûts, voire de coups.
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