Le fondateur d’Alibaba Group, Jack Ma, a disparu des écrans radars depuis plus de deux mois, et cette disparition commence à se voir. C’est grâce à un programme TV à la gloire des entrepreneurs africains « Africa Business Heroes » diffusé le 3 janvier dernier que cette absence s’est faite criante. Le problème est que Jack Ma, qui a fondé le programme et devait être juge, était non seulement absent, mais son nom a, par la même occasion, complètement disparu du site d’Africa Business Heroes.
S’il est trop tôt pour tirer des conclusions sur le sort réel du brillant et fantasque entrepreneur, les relents de purge « façon communiste » de Pékin font craindre le pire. Et mettent en lumière les limites et la brutalité du PCC. Un parti communiste chinois aux commandes du pays le plus peuplé du monde qui a peu goûté un discours très critique que Jack Ma avait prononcé le 24 octobre dernier. Dans cette allocution face à des entrepreneurs et des politiques de l’empire du Milieu, M. Ma critiquait notamment les banques publiques chinoises.
Bien mal lui en a pris puisque, avant même que la disparition ne soit mise en lumière, Pékin est passé à l’offensive contre son entreprise en bloquant l’entrée en bourse d’Ant Group, la partie qui détient le système de paiement AliPay. Un blocage qui a empêché l’entreprise de lever aux alentours de 37 milliards de dollars à la bourse de Hong Kong.
Compte tenu de la visibilité de M. Ma, qui est l’homme d’affaires le plus célèbre de Chine, la réaction du gouvernement sera scrutée sous toutes les coutures : va-t-il réapparaître et faire son mea culpa comme à l’époque des autocritiques maoïstes ? Faire comme si de rien n’était ? Où va-t-il tout simplement disparaître comme de nombreuses personnalités par le passé ? Une chose est sûre : Pékin a décidé de serrer la vis quant à la liberté d’expression de ses chefs d’entreprise. Comme le rappelle France 24, le gouvernement chinois avait publié courant septembre dernier une directive qui visait à « renforcer la loyauté et le respect du Parti ».
Sources : Telegraph, Reuters, France 24
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