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La ” Digital Detox ” ? On a testé pour vous !

Plus besoin de se faire violence pour couper son Wi-Fi ! De plus en plus d’établissements proposent une « Digital Detox ». Le principe : réapprendre à vivre sans son smartphone, tout en douceur. Nous l’avons testée pour vous… 

Comme 80% des Français (1), cet été, je ne réussirai pas à me déconnecter. Mon smartphone est devenu une prolongation de moi. Répondre aux mails, envoyer des SMS, poster une photo, consulter la météo, scroller mon fil d’actu, … Je trouve toujours une excuse pour le dégainer de mon sac. Serais-je accro docteur ? Suffisamment pour ressentir le besoin de décrocher. Deux options s’offrent à moi : l’auto-discipline (aïe !) ou une « digital détox » (késako ?).

Bénédicte Fages – Starwood Asset Library – The Westin Paris

À une époque où l’on peste dès que l’on perd la 4G, il existe des cures de désintoxication réservées aux hyperconnectés ! Le principe : couper son téléphone pour goûter à nouveau à la vie sans Wi-Fi. Ces parenthèses « off » ont tellement le vent en poupe qu’elles sont désormais recensées sur le site digitaldetoxholidays.com. Enfin, pas toutes. Les offres françaises sont plutôt absentes. Pas une ligne, par exemple, sur le programme 3 jours de Vichy Célestins alternant soins relaxants, nutrition personnalisée, remise en activité physique progressive et coaching psycho-comportemental. Rien non plus sur les 24 heures sans smartphone proposées par le Westin Paris Vendôme, et que j’ai testées !

Bénédicte Fages – Starwood Asset Library – The Westin Paris

Après avoir rempli un formulaire d’entrée, l’hôtesse du très huppé Westin me réclame mon smartphone. « Vous n’en cachez pas un autre ? » plaisante-t-elle avant de me donner ma clé. Délestée d’un gros poids – mon iPhone à beau ne peser que quelques grammes, il me relie au reste du monde – je monte dans ma chambre au lit XXL avec vue sur le jardin des Tuileries.

Je profiterai du panorama plus tard car la cure débute par un massage de 30 minutes. Objectif : soulager mes trapèzes éprouvés par l’usage intensif de l’ordinateur. Lorsque je remonte, je suis requinquée… Et affamée ! ça tombe bien, une femme de chambre a déposé un plateau garni de fruits et mignardises maison. Juste à côté, un équipement de sport est mis à ma disposition pour me défouler dans la salle de fitness ou jogger aux Tuileries. Tout l’enjeu, c’est de ne pas tourner en rond sans ses appareils électroniques…

Bénédicte Fages – Starwood Asset Library – The Westin Paris

Finalement, j’opte pour l’option farniente au parc. Je réalise vite que je ne peux rien faire : ni appeler, ni recevoir d’appels, encore moins envoyer de SMS. Pas même chatter sur Facebook ! J’ignore jusqu’à l’heure qu’il est (j’ai abandonné ma montre le jour où j’ai adopté un smartphone). Et je ne peux même pas prendre une photo du bassin habité par des canards. Dommage aussi pour le selfie hyper zen, avec le Louvre en toile de fond…

La journée s’écoule lentement. Hormis le massage et quelques magazines prêtés par l’hôtel, le contenu de la cure est un peu « light ». A moi de m’occuper ! Une horloge extérieure m’informe qu’il est bientôt l’heure de dîner. Pique-nique dans ma chambre ou resto ? Lequel ? Privée des multiples applications fooding, j’avance au petit bonheur la chance.

Le hasard me conduit dans un excellent japonais de la rue Sainte-Anne. On m’installe au comptoir. Devant moi, les cuisiniers. A ma gauche, un couple. A ma droite, une jeune fille en tête-à-tête avec son portable. Si on ne m’avait pas piqué mon mobile, je ferais comme elle. Faute de pouvoir l’imiter, j’engage la conversation avec la jeune maman. Je repars avec la sensation d’avoir passé un moment ’extra-ordinaire’ : papoter avec de parfaits inconnus le temps d’un repas. Ma foi, c’est plutôt sympa !

Unsplash – Stockvault

De retour à l’hôtel, je suis rincée. Ca fatigue de déconnecter ! J’opte pour un bain relaxant avant de me coucher. En jouant à faire des bulles, je prends conscience qu’être face à soi-même, loin des sollicitations parasites, est devenu un luxe. Au réveil, je me sens reposée et curieuse de goûter au copieux petit-déjeuner inclus dans l’offre détox. Un serveur m’informe qu’il est huit heures. J’ai encore quatre heures avant de retourner à la vie connectée. Vais-je me ruer sur mon smartphone sitôt en poche ou patienter avant de le rallumer ? Une chose est sûre : personne ne me guidera dans ces retrouvailles.

« C’est là que le bât blesse avec ces offres commerciales : elles se contentent de subtiliser le portable mais ne proposent aucun accompagnement permettant d’apprendre à se reconnecter à soi » déplore Coco Brac de la Perrière, coach qui propose des ateliers reposant sur la pleine conscience et la méditation. Avec elle, point de reflexe néandertalien !

En fin de session, les stagiaires désintoxiqués récupèrent leur smartphone en trois temps : ils commencent par le regarder. Une demi-heure plus tard, il est posé à côté d’eux mais ne sont toujours pas autorisés à y toucher. Quand enfin ils en reprennent possession, ils peuvent consulter leurs mails mais ne doivent pas y répondre. L’intérêt : ressentir les émotions provoquées par cette confrontation et éviter de replonger trop vite dans « l’action-réaction »… Ce qui ne sera pas mon cas.

NB : Offre disponible à partir de 459 € (549 pour deux personnes).

(1) Etude Next Content pour le comparateur Liligo.com publiée le 3 mai 2016

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Sandra Franrenet