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La diffusion de contenu multimédia à un stade embryonnaire

Le marché de la diffusion de contenu “riche” et des réseaux CDN (Content Delivery Network) en est à un stade embryonnaire. L’acronyme CDN a néanmoins déjà…

Le marché de la diffusion de contenu “riche” et des réseaux CDN (Content Delivery Network) en est à un stade embryonnaire. L’acronyme CDN a néanmoins déjà été repris par nombre de constructeurs et éditeurs, concernés au premier chef par l’optimisation de l’usage des ressources internet. On ramène très souvent cette problématique de la diffusion du contenu à celle de la diffusion du streaming audio/vidéo. En voie de banalisation sur les sites web grand public et commerciaux, la publication de contenu audio/vidéo Quicktime, Windows Media et Realmedia en mode streaming est, en effet, révélatrice des limites de l’internet. Ouvrir plus grand le robinet du réseau ne se résume pas à tendre toujours plus de fibres optiques, car les causes d’engorgement se révèlent multiples. Avec l’ingénierie CDN, on cherche, au final, à garantir la qualité du service des données et à améliorer les temps de réponse, ainsi que la disponibilité du contenu.

Assemblage de serveurs de cache distribués et hiérarchisés

Si l’on s’en tient à la définition proposée par le cabinet Frost & Sullivan, le réseau CDN doit être vu comme “une solution complète de distribution et de livraison de contenu web au plus près de l’utilisateur “. Un réseau CDN s’apparente à un assemblage de serveurs de cache distribués et hiérarchisés. Mais un réseau de serveurs de cache que l’on aurait renforcés par des mécanismes avancés de résolution d’adresses IP, de routage dynamique des requêtes, d’équilibrage de charge et par des services logiciels permettant de paramétrer les procédures de diffusion des objets web graphiques, dynamiques ou nécessitant le mode streaming. Grâce à de tels services, un contenu web déterminé est disponible localement sans qu’il soit nécessaire de le télécharger depuis le site primaire de publication. Il revient cependant au réseau CDN de dupliquer le contenu en question sur le serveur de cache local le plus à même de répondre aux besoins du client web ayant émis une requête.Avec le CDN, on en est donc venu à définir une notion de “serveur de bordure”, la bordure s’entendant ici comme la frontière virtuelle entre la toile internet et les connexions utilisateurs. Ce concept de “edge server” a été introduit par la société Akamaï, qui propose des services de distribution des contenus basés sur un réseau mondial de serveurs de bordure. Ces serveurs Akamaï sont implantés non seulement à des points névralgiques de l’internet, chez les fournisseurs d’accès ?” Nomade ou Oléane, par exemple ?”, aux points de raccordement entre réseaux internet, sur les réseaux privés ou liés à la recherche, tel Renater 2, mais aussi auprès des diffuseurs de contenus publics ou commerciaux. Le commerce électronique entre aussi dans la cible du spécialiste. Par exemple, la multinationale Xerox vient d’adopter les services d’accélération Akamaï pour optimiser ses opérations mondiales sur internet avec ses clients et ses partenaires. Arrivé le premier sur le terrain de l’optimisation de l’internet public, Akamaï s’est taillé la part du lion. Selon le cabinet Jupiter Research, il tenait, en 2000, 79 % du marché de l’accélération des sites web et du streaming, contre, respectivement, 11 et 6 % pour ses principaux concurrents de l’époque, Digital Island et Mirror Image. Comme Akamaï, ces acteurs avaient basé leurs services d’accélération sur des réseaux CDN distribués. En début 2001, Digital Island alignait ainsi plusieurs centaines de serveurs CCD (Commerce Content Distributor) mettant en ?”uvre des services de cache et de reroutage de contenu. Tandis que Mirror Image avait installé des centres de données CAP (Content Access Point), implémentant des services de stockage, de cache et de streaming, dans vingt-deux cités américaines, européennes et asiatiques,

Combiner serveurs de cache et logiciels

Certains opérateurs de réseau privé ont commencé à proposer des services CDN en concurrence ou en partenariat avec Akamaï. Cable & Wireless avait modestement débuté dans le CDN en faisant appel aux services d’Akamaï. Suite à un accord signé en 2000, douze serveurs Akamaï avaient été installés au sein du réseau privé IP de Cable & Wireless. Aujourd’hui, ce dernier affirme ses ambitions CDN, puisqu’il a racheté Digital Island le 31 août dernier. Parallèlement à ces grandes man?”uvres, nombre de spécialistes du caching web, de l’équilibrage de charge, mais aussi du stockage explorent cette nouvelle ingénierie du CDN. Chez les spécialistes du caching, l’heure est au développement de solutions CDN “d’entreprise”, exploitables en environnements intranet ou VPN (Virtual Private Network, ou RPV pour réseau privé virtuel), à l’image de ce que proposent Network Appliance, Cacheflow ou Inktomi. Schématiquement, les solutions proposées par ces constructeurs combinent plusieurs serveurs de cache avec des logiciels de paramétrage des procédures de diffusion et de personnalisation des contenus.

Arrivée de solutions d’intégration de services CDN

Par le passé, les fabricants de serveurs de cache s’étaient intéressés au service vidéo. Mais le CDN leur demandant aussi de garantir un acheminement correct des flux vers l’utilisateur final, ces mêmes fournisseurs ont été conduits à renforcer leurs activités logicielles et à embrasser des stratégies plus globales. Cacheflow, qui avait débuté dans le CDN en 2000 par un partenariat avec Akamaï, propose aujourd’hui cIQ Director, un serveur de gestion de la cartographie et de la distribution du contenu, utilisable conjointement avec ses serveurs de cache Edge Accelerator. Alors que ces premières solutions “prêtes à l’emploi” émergent à peine, des solutions d’intégration des services CDN font leur apparition. En sortant sa solution 3-DNS, F5 vient de montrer que les acteurs de l’équilibrage de charge avaient aussi leur mot à dire en matière de CDN. Solution de répartition de charge géographique, 3-DNS permettrait à une entreprise de faire face aux pointes d’activité de ses sites web en déchargeant une partie du trafic internet vers l’un des réseaux CDN auxquels elle serait abonnée.Néanmoins, c’est à un autre spécialiste du caching et de l’accélération web ?” Inktomi, en l’occurrence ?” que revient le mérite de la première grande initiative CDN d’envergure multifournisseur. Début 2001, cet acteur avait lancé le projet Content Bridge. Associant des constructeurs comme SGI ou Sun, des fournisseurs d’accès tel AOL et des opérateurs CDN comme Mirror Image et Digital Island, Content Bridge visait à mettre sur pied des services de distribution de contenu étendus. Concurrent potentiel d’Akamaï, Content Bridge ne semble toutefois pas perturber outre mesure l’intéressé. Akamaï continue en effet de bénéficier de son statut de premier de la classe. En témoigne la régularité avec laquelle la société étend son réseau de partenaires. Ainsi le 11 septembre dernier a-t-elle signé un accord avec Compaq, l’un des partenaires du projet Content Bridge…

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Thierry Jacquot