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La deuxième fusée Ariane 6 se dévoile, et se prépare pour son vol

Le nouveau lanceur européen va embarquer pour une deuxième mission, la première d’une année charnière où cinq vols sont prévus. Dans la coiffe de la fusée Ariane 6 se trouvera un satellite-espion français, CSO-3.

Initialement prévu au mois de décembre 2024, le deuxième tir de la fusée Ariane 6 est maintenant planifié entre mi-février et fin mars. À Kourou, en Guyane française, le corps principal de la fusée fabriqué en France et en Allemagne s’est présenté dans le bâtiment d’assemblage, avant de prendre la direction du pas de tir situé 800 mètres plus loin. L’étage principal s’est hissé le 15 janvier, et l’étage supérieur devrait être monté dans les prochains jours.

CSO-3, le satellite-espion français qui doit intégrer la coiffe de la fusée Ariane 6 pour cette deuxième mission, est aussi arrivé à Kourou le 15 janvier. Tous les équipements semblent donc être prêts pour un lancement dans les temps, même si les soucis de la première mission Ariane 6 pourraient toujours avoir pour effet de décaler la mission, et donc le reste du calendrier spatial européen. Ce dernier comprend, pour 2025, un total de cinq lancements.

Ariane 6 Kourou Janvier 2025
© Arianespace

Le deuxième vol de la fusée Ariane 6 est aussi son premier à être commercial, et répondra donc à une commande de la DGA, la Direction générale de l’armement pour le compte du ministère des Armées. Le lancement de CSO-3 correspond au troisième satellite du programme Optical Space Component (Composante Spatiale Optique), une constellation de trois satellites dédiée à l’observation de la Terre pour la défense et la sécurité.

Un lancement potentiel de la version Ariane 64 en 2025

Au cours de l’année 2025 et des cinq lancements d’Ariane 6, l’Europe pourrait inaugurer Ariane 64, la version de son lanceur avec 4 boosters. Alors que nous l’imaginions repoussé pour 2026, ce dernier devrait avoir lieu au cours du deuxième semestre, pour une mission avec Intelsat et l’envoi d’un satellite géostationnaire, sur une orbite située à 36 000 kilomètres de la Terre. L’intérêt des quatre boosters est celui-ci : pouvoir envoyer des charges sur une orbite plus éloignée que l’orbite basse. La fusée aura droit à 1400 tonnes de poussée, contre 1300 tonnes précédemment sur Ariane 5, dans la même configuration à quatre boosters.

Ariane 6 vs Ariane 5 vs Vega
Une comparaison entre Ariane 64, Ariane 62, Ariane 5 et Vega © ESA

Alors que l’actualité du spatial gravite surtout autour de SpaceX et de Blue Origin, l’Europe marque un fort contraste avec un calendrier particulièrement réduit (il était de 8 tirs au moment de l’inauguration d’Ariane 6). Mais le nouveau lanceur cherche avant tout à redonner à l’Europe son indépendance américaine pour l’envoi de satellites en orbite. Reste à voir si le projet découlera, un jour, sur la certification pour emporter des astronautes dans l’espace aussi. Pour cela, l’Europe devra certainement compter sur ses startups, comme The Exploration Company, fondée en 2021, et travaillant avec deux équipes franco-allemandes, entre Munich et Bordeaux.

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