Comme l’ensemble des acteurs de la Net-économie, vous avez mal vécu le krach d’avril dernier ? Alors, préparez-vous au pire, car vous n’avez encore rien vu. En effet, si l’on en croit le premier numéro d’octobre de BusinessWeek, la Net-économie devrait prochainement entraîner l’ensemble de la planète dans une grave dépression, avec à la clé, des faillites en chaîne et des millions de chômeurs.La thèse pourrait faire doucement rigoler si elle n’émanait pas du magazine qui, il y a plus de cinq ans, fut sans conteste le premier média à souligner l’apparition d’une ” nouvelle économie ” et à en être, depuis, le chantre infatigable. Le rédacteur en chef des affaires économiques de la revue, Michael J. Mandel, s’est même fendu d’un ouvrage entier, baptisé The Coming Internet Depression, et dans lequel sont détaillées les origines et les conséquences de cette future e-catatrophe.En résumant très succinctement la démonstration de Michael J. Mandel, le miracle de la nouvelle économie repose sur l’apparition de technologies permettant à l’ensemble des entreprises de réaliser d’énormes gains de productivité, d’où une absence d’inflation et un marché boursier florissant. C’est sur ce même marché que les capital-risqueurs trouvent à foison de l’argent à prêter aux start-up, qui à leur tour inventent des technologies ou des moyens de réduire les coûts de production. Bref, c’est l’économie entière qui se touve aspirée dans une véritable spirale vertueuse ascendante.Malheureusement, toujours selon BusinessWeek, une série d’indices prouve que la belle mécanique commence à s’enrayer et que la spirale a entamé un mouvement descendant. Parmi ces signes précurseurs : la morosité actuelle du marché boursier, des fonds de capital-risque moins riches, le retour de l’inflation sur les produits high-tech, une baisse des ventes sur les marchés informatique et Internet et un rythme de gain de productivité qui s’essouffle. Bref, toute un faisceau d’indices qui annonce la ” dépression Internet “.Le scénario est-il crédible ? De nombreux économistes affirment bien sûr le contraire avec la même vigueur. De fait, on rentre là dans des discussions infinies dans un domaine où, comme l’histoire récente le prouve, les prévisions se révèlent rarement exactes. Et si, par hasard, BusinessWeek avait finalement raison, on peut au moins se réjouir d’une chose : la Net-économie n’est plus seulement une bulle spéculative, elle est un élément moteur de l’ensemble de l’économie. Et comme après la tempête, arrive toujours le soleil, ne sombrons pas dans la déprime.Prochaine chronique le vendredi 27 octobre
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