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” La démocratisation de la VoIP se fera à partir de 2003 “

Le groupement d’installateurs privés Résatis a résolument pris le tournant IP. Il suit de près l’arrivée de nouveaux acteurs, issus d’autres secteurs, sur son marché. Explications de Philippe Limantour, son directeur délégué et directeur marketing.

01 Réseaux : Les entreprises continuent-elles à dépenser lorsqu’elles traversent une période de crise ?Philippe Limantour : Nous avons constaté, pour l’année 2002, que les entreprises avaient encore des budgets, même si, depuis septembre, nous ressentons un ralentissement et, surtout, un allongement des délais de décision.01 R. : Il y a un an, Résatis amorçait sa mutation vers IP. Quelles en sont les retombées ?P. L. : Nous avons effectué quelques belles réalisations dans le domaine IP, notamment au ministère de la Culture, pour lequel nous avons relié quinze sites, en remplaçant un ancien PABX Alcatel 2600 par un OmniPCX 4400. C’est aujourd’hui la plus importante installation en téléphonie sur IP d’Alcatel. Si le marché de la voix sur IP reste encore frileux, son développement devrait s’accélérer. Les entreprises ont pour objectif de pérenniser leur investissement et de mesurer le retour sur investissement de leurs installations : la VoIP est, pour elles, un moyen de réduire les coûts. Sa démocratisation devrait se faire entre 2003 et 2005.01 R. : Que pensez-vous de la cession, par certains constructeurs de PABX, tels Matra Nortel ou Alcatel, de leurs réseaux d’installateurs ?P. L. : Nous assistons à une séparation des réseaux de vente directe des constructeurs, et je crois que cela assainit et simplifie le marché. C’est un nouveau cycle en vigueur chez les constructeurs, qui passent du modèle de distribution directe à celui de distribution indirecte. Nous pouvons ainsi nouer plus facilement des partenariats avec les constructeurs, en évitant la dualité qui faisait de nous à la fois des partenaires et des concurrents.01 R. : Que vous inspire l’arrivée d’ “électriciens” tels que Spie Trindel sur le marché de l’installation de PABX et sur celui de l’intégration de réseaux voix-données ?P. L. : Des sociétés comme Spie ont des parcs clients importants et connaissent bien les problématiques réseaux. Toutefois, elles ont encore beaucoup à apprendre, notamment sur les marchés de la téléphonie et de la donnée. Dans la téléphonie, le service a une vraie valeur. Il y a un nouveau marché à prendre, et chacun se place en conséquence. Mais il faut y retrouver à la fois la fiabilité du matériel et les délais courts des interventions des installateurs. Un certain pragmatisme est aussi recommandé. Ce marché en pleine mutation a besoin de sang neuf. D’ailleurs, nous avons accueilli, au sein de Résatis, un nouveau membre issu du métier de l’électricité, Brunet.01 R. : La téléphonie va-t-elle, selon vous, s’inspirer du modèle informatique basé sur la banalisation du matériel, la valeur ajoutée se concentrant sur les applications ?P. L. : Le marché de la convergence devient un marché de services et d’applications. Sur le marché de la voix, la part liée au matériel décroît et, si le chiffre d’affaires total augmente légèrement, c’est essentiellement dû à la montée en puissance de l’applicatif et du service. Une tendance que Résatis a intégrée depuis un moment.

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Jérôme Desvouges