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La démocratie des petits messages

L’abonné sera exposé à tous les vents marketing

Les téléphones mobiles, quand ils ne sonnent pas, savent rester actifs. Les SMS, ces messages courts, envoyés de mobile à mobile, sont devenus un nouveau moyen pour les ” tribus ” de rester en contact. Un opérateur mobile leur a même trouvé un nom d’usage : texto (comme on dit frigo).Les opérateurs ont accueilli avec le sourire cette source de revenus imprévue en lançant même des concours pour récompenser les messages les plus inventifs (” Tu fé koi 2main ? “, ce genre de prose sibylline). Quant aux vendeurs, après s’être emparés du net, ils n’auront pas traîné pour mettre la main sur le procédé. L’autre jour, mon voisin de bureau a ainsi reçu son premier SMS commercial. Une marque de pizzas livrées à domicile l’informait de l’existence d’un menu pour la finale de la coupe Uefa de football, jouée le soir même : “Ce soir, faites-vous livrer le menu Supporter. Tapez le 830.” Donc, ça y est : les mobiles ont quitté l’univers poussiéreux de la téléphonie pour se transformer en oreilles à capter les messages du monde. Et ce n’est qu’un début, puisque les commerçants pourront bientôt vous solliciter selon votre position géographique.Avec la géolocalisation, l’abonné sera exposé à tous les vents marketing. Dans telle ou telle rue, vous serez invité à profiter de telle promotion, à venir essayer tel nouveau produit. Les mobiles viennent aussi de connaître une autre mutation de taille. Pour Loft Story (oui, je sais), M6 a eu l’idée de proposer aux téléspectateurs de soumettre leur vote par SMS. Ce choix créera sans doute un précédent – la télé se montre, en effet, bien inventive en matière de télécoms en ce moment, TF1 ayant, pour sa part, inauguré la connexion internet surtaxée – et signera l’acte de naissance de la messagerie mobile dans la conscience collective.Depuis notre téléphone, nous serons sondés, alertés. On nous proposera de voter, d’exprimer nos joies ou nos peines, nos goûts et nos dégoûts. Les téléphones mobiles comme piliers d’une démocratie des petits messages. On savait que le futur avait commencé le 1er janvier 2000. Il va falloir sy habituer.

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