Cette semaine, un plaidoyer pour un développement harmonieux des usages et des services numériques sur le territoire grâce à la mobilisation des régions.Le développement territorial d’internet repose sur un triptyque : production et numérisation des contenus territoriaux, canaux et outils de diffusion, accès des citoyens à ces contenus. La logique de la décentralisation et la nécessité pour les collectivités locales et territoriales d’affirmer leur identité dans un monde mondialisé vont faire peser sur elles l’essentiel des budgets d’investissement et de fonctionnement en matière de technologies de la communication. Ces budgets peuvent leur paraître lourds. Encore faut-il qu’elles considèrent les retours sur investissements matériels et immatériels liés à leur engagement dans la société de l’information.La mise en place d’un intranet ou d’un extranet dans une collectivité conduit à des économies de fonctionnement immédiatement quantifiables (déplacements, édition, suivi des dossiers…). Elle favorise également une optimisation des relations entre les personnels et les usagers. Produire ou numériser des contenus patrimoniaux, outre l’enrichissement des bases de données nationales, permet aux collectivités, aux associations, aux citoyens de se réapproprier leurs identités tout en créant du lien social via les sites internet et les portails.Favoriser l’accès public à internet et au multimédia va dans le même sens tout en permettant de mutualiser des outils de numérisation, en favorisant la création de nouveaux contenus, en assistant les citoyens dans leurs stratégies de “formation tout au long de la vie” et en facilitant leurs relations avec les collectivités (téléprocédures).Comment un conseil régional comme celui de l’Île-de-France peut-il favoriser le développement numérique global des territoires ? La Région n’a pas vocation à devenir un opérateur de télécommunications. Compte tenu des efforts qu’elle a déjà engagés dans le développement de réseaux spécifiques, de la densité de la présence des opérateurs privés et de l’arrivée de nouvelles technologies alternatives (BLR, Wi-Fi, courants porteurs…), la Région doit s’impliquer dans la régulation de leurs usages tout en veillant à ce que les zones grises pouvant encore exister ne soient pas exclues et, donc, victimes de la fracture numérique.
Promouvoir les meilleures pratiques
Mais les réseaux ne sont pas tout. Le principal effort de la Région doit porter sur le développement harmonieux des usages et des services numériques sur le territoire. Nous avons la chance de vivre dans une région où des collectivités ont su créer, expérimenter, innover dans les domaines de l’internet public et citoyen. Il s’agit aujourd’hui d’aider l’ensemble des collectivités à tirer profit de ces travaux.À l’exemple des travaux menés autour des Portails de villes ou des Espaces d’accès public à internet, qui s’appuient sur une identification des meilleures pratiques, une mutualisation des savoirs acquis et des compétences et la mise en place de réseaux humains d’échanges, la Région, tout en maintenant sa politique d’assistance matérielle à la numérisation du territoire par ses subventions, pourrait, par exemple, être le moteur de la meilleure intégration des technologies de l’information dans les établissements scolaires. Par l’accompagnement des enseignants par des personnels compétents ; dans les associations en favorisant les fonctions d’intégration, de formation et de création de lien social des technologies ; dans les collectivités locales, enfin, en assistant la mise en place de “l’e-administration et de l’e-démocratie locale et territoriale” pour les nombreuses petites et moyennes communes n’ayant pas encore franchi le cap d’internet.L’actuel débat sur la décentralisation pourrait nous permettre de creuser ces pistes.*Président du conseil régional dÎle-de-France
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