Si la fusion entre Hewlett-Packard et Compaq échoue, elle le devra avant tout à l’opposition des deux familles historiques, Hewlett et Packard. Et en particulier à Walter Hewlett, ?” fils de Bill, co-fondateur de HP en 1938 ?” qui est devenu le grand critique de la stratégie de Carly Fiorina.Au sein du conseil d’administration de HP, il est le seul à mener campagne contre le rachat de Compaq. Et dispose de son propre site ” anti-fusion “, pendant du site ” pro-fusion “de HP. Il bénéficie du soutien des fondations Packard (dont est membre Lewis Platt, le précédent PDG de HP) et Hewlett dans son rejet de l’accord.Même s’ils tentent de l’enrober dans des considérations stratégiques, HP et Compaq justifient leur rapprochement comme étant une source d’économie d’échelle leur permettant d’augmenter la rentabilité.Pas d’accord, répond Walter Hewlett : puisque HP et Compaq perdent de l’argent avec leurs activités PC et n’ont toujours pas su prendre le wagon de la vente directe, il semble peu probable que la fusion rende la vente d’ordinateurs profitable.Quant aux services, l’héritier n’est pas enthousiasmé par les prestations de Compaq. Il préférerait voir HP se lancer dans des activités plus lucratives, comme l’externalisation.Walter Hewlett semble vouloir défendre avant tout les joyaux de la couronne de HP : sa très lucrative division Impression et traitement de l’image. Avec la fusion, il craint que HP s’intéresse trop à ce qu’il appelle le “commodity computing” (les produits de base de l’informatique, comme le PC), soit des services et des produits à bas prix et faibles marges.Quand Carly Fiorina veut faire de sa société le premier vendeur de PC et de serveurs Intel, Walter Hewlett voudrait que HP pense avant tout imprimantes.
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