Certaines start-up, qui n’ont plus la cote, ont remisé leurs présentations spectaculaires à la sauce Powerpoint. Elles se feront peut-être racheter ou mettront la clé sous la porte. D’autres grossiront par croissance externe, quitte à avaler des pointures de l’ancienne économie ou d’autres jeunes pousses. Toutes ont néanmoins posé les bases créatives de ce que sera l’économie en réseau.Et l’industrie traditionnelle n’a pas perdu de temps pour intégrer, à sa manière, leurs leçons ou les racheter à coups de centaines de millions d’euros. Amazon, AOL ou Yahoo… autant de marques qui ne sont pas prêtes à disparaître. Yahoo est actuellement la 38e marque la plus valorisée au niveau mondial, selon Interbrand, à plus de 6,3 milliards de dollars (45 MdF).Encore plus significatif, la deuxième marque la plus puissante au niveau mondial, devant General Electric, Ford ou Marlboro n’est autre que Microsoft, une start-up créée en 1975 par une quinzaine de personnes. Et c’est sans doute la leçon de l’histoire : à part quelques réussites exceptionnelles, la véritable valeur ne peut-être créée en une ou deux années. L’étude menée par IDC pour le Start-up forum montre que plus de trois start-up françaises sur quatre ont été créées en 1999 ou après. Ce n’est donc pas aujourd’hui, mais dans cinq voire dix ans, que parmi elles, se trouvera peut-être le Microsoft des années 2015.Les start-up ont apporté le dynamisme qui manquait aux nouvelles technologies grâce à leur potentiel d’innovation rapide. Elles ont même réussi à créer une véritable tension sur le marché de l’emploi, déshabillant l’ancienne économie d’une part non négligeable de sa matière grise. Dans le domaine de la recherche et du développement, vital dans ce secteur, la start-up qui a le plus investi en 2000 n’est autre qu’Ebay (50 % des dépenses opérationnelles, selon Standard&Poor’s), loin devant des Intel ou des Cisco (30 % environ), toutes proportions gardées. D’ailleurs, le ralentissement de la croissance américaine est, à y regarder de plus près, une formidable chance pour les start-up européennes.
Des capital-risqueurs plus sélectifs
Selon la National Ventures Association, le taux de capitaux étrangers investis aux États-Unis est passé de 7 % en 1994 à 26 % en 2000. “C’est logique, indique un investisseur. C’est là que se trouvaient les plus forts taux de retour sur investissement. Aujourd’hui, nous revenons en Europe. Mais soyons clairs, nous ne retiendrons plus les dossiers qui se limitent à copier un modèle américain ou à adapter en ligne un modèle brick and mortar, soit ceux de l’industrie traditionnelle. Nous voulons nous associer à des prédateurs et non à des proies potentielles.”L’ère des quatre ” partners ” qui recherchent du cash pour un projet dont la rentabilité n’a même pas été calculée est définitivement terminée. De la même façon, l’époque où on dilapidait les fonds levés en communication publicitaire est révolue : il n’y aura pas de deuxième Boo. D’ailleurs, c’est là que se trouve l’un des facteurs clés de succès : les marques qui ont d’ores et déjà réussi sont celles qui ont su mesurer leurs dépenses et n’ont communiqué qu’après avoir prouvé l’efficacité de leur modèle. Si les fonds de capital-risque disposent, aujourd’hui, de plus de capitaux qu’ils n’en ont jamais eus, ils sont devenus plus sélectifs. Une chance pour les projets solides, comme Netsize, Webraska, ou Reef, qui ont parfois levé jusqu’à 200 millions de francs. Et une bonne nouvelle, à coup sûr, pour la net économie.
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