À l’occasion du Midem 2000, en janvier dernier à Cannes, InterTrust a fait la démonstration de son offre de sécurisation de contenu numérique avec SuperDigiBox.
Conçue pour assurer la commercialisation de tous types de contenus (fichiers musicaux, articles, images, logiciels, etc.) cette solution met en uvre une structure de fichier dite DRM (Digital Right Management) qui englobe les données commercialisées et les règles de leur commercialisation.
Tarifs, règles d’utilisation ou de redistribution, ce format est chiffré et dispose de capacités d’audit. Les règles s’appliquent en mode hors ligne et en mode connecté, une base de données locale stocke l’identité de l’utilisateur, ses droits, son solde et l’historique des événements.
Le logiciel transmet alors au serveur les informations relatives à l’utilisation du contenu numérique et assure la collecte des paiements. Une entreprise distribuant du contenu sur Internet pourra ainsi inclure de la publicité via SuperDigiBox mais aussi obtenir des rapports d’utilisation de ses produits afin d’en tirer des profils utilisateurs ou des études de marché.
275 MILLIARDS DE DOLLARS POUR 2003
On comprend tout l’intérêt d’une telle technologie pour le marchand. Reste à en assurer la diffusion. InterTrust multiplie ainsi les alliances : Adobe, Mediascience (éditeur du lecteur MP3 sonique), les maisons de disque Universal et Bertelsmann. Enfin, Creative et Diamond Multimedia doivent intégrer la technologie dans leurs balladeurs MP3.
Avec un marché de la vente de contenu numérique estimé par J.-P. Morgan Securities à 275 milliards de dollars pour 2003, on imagine la fébrilité des éditeurs. Les plus grands se bousculent pour s’imposer sur le secteur. Aucun d’entre eux n’a le temps d’attendre les propositions du SDMI (Secure Digital Music Initiative), le forum qui réunit les professionnels du secteur ainsi que le RIAA (Recording Industry Association of America), afin d’établir les normes assurant la protection du copyright des contenus numériques sur Internet.
Ainsi, IBM a mené à bien une évaluation de son système EMMS avec les 5 majors du disque (BMG, EMI, Sony Music, Universal et Warner) et s’est rallié à RealNetworks. Côté Microsoft, on n’est pas en reste avec le format Windows Media qui dispose de son serveur de distribution sécurisé. Baptisé Microsoft Digital Broadcast Manager, il assure authentification, gestion des droits et paiement du contenu.
En France, Roland Moreno propose une solution originale qui devrait être expérimentée en fin d’année, DiscoSite. Chiffrement, marquage des données, contrôle des droits d’écoute, la solution se dé-marque par le support des données utilisateurs : la carte à puce.
En marge de cette compétition acharnée, chaque acteur se ménage des ouvertures vers les produits de ses concurrents. C’est le cas d’InterTrust qui a annoncé son intention d’accéder à la solution de Sony, Open MG, alors que Microsoft ferait un pas vers InterTrust pour rendre son format compatible. En tout cas, tous annoncent leur compatibilité avec les spécifications issues du SDMI, dès que celles-ci seront complètes.
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